Faire pâturer des couverts par des brebis en ACS

Région : Hauts de France
Maillon(s) : Élevage
Espèce(s) : Ovin

Benjamin et Grégoire Ryckeboer, agriculteurs engagés dans l’agriculture de conservation des sols (ACS) et membres de l’APAD 62, partagent leur expérience autour du pâturage des couverts végétaux par leurs brebis. Cette approche innovante leur permet de maximiser la rentabilité économique tout en améliorant la structure et la fertilité de leurs sols.

Description du système d’élevage et gestion du troupeau

Leur exploitation compte autour 140 brebis, une vingtaine d’agnelles pour le renouvellement, et 7 béliers. Le troupeau est constitué de croisements entre races rustiques et prolifiques (Rava/Grivette avec la race Île-de-France) et des béliers viande.

  • Les brebis pâturent sur une douzaine d’hectares de pâture, et sur 70 à 75 hectares de couverts végétaux semés après des cultures céréalières.
  • Les brebis sont en bergerie uniquement pour des périodes spécifiques : tonte en mars, agnelages et en hiver, avant de retourner au pâturage dès que possible.
  • Les rotations sur les couverts sont rapides : les brebis restent 3 à 4 jours par paddock, selon la taille des parcelles et les besoins alimentaires du troupeau.

Rôle des couverts végétaux dans l’exploitation

Les couverts végétaux occupent une place centrale dans le système, assurant à la fois l’alimentation du troupeau et la gestion durable des sols. Ils jouent un rôle clé dans la préparation des sols, particulièrement en hiver, avant l’implantation des cultures de printemps.

  • Travail du sol : les couverts assurent le travail hivernal essentiel à la préservation et à la structuration des sols.
  • Résultats sur la battance : les couverts pâturés contribuent à protéger les sols fragiles en limitant la battance.
  • Préservation des ressources : enrichissant naturellement le sol en matière organique, les couverts réduisent le besoin d’intrants chimiques.
  • Rentabilité économique : le pâturage des couverts par les brebis offre une excellente rentabilité, notamment grâce à l’engraissement des agneaux à 100 % sur les couverts, sans aucun apport de concentrés.

Ainsi, les couverts végétaux sont un levier essentiel pour combiner productivité agricole et durabilité environnementale.

Points clés pour réussir

  1. Choisir la bonne race : privilégier des races rustiques adaptées aux systèmes extensifs, capables de bien valoriser les couverts et de résister aux conditions locales.
  2. Gérer les rotations : adapter la taille des paddocks et la durée de pâturage pour maximiser l’utilisation des couverts tout en préservant leur qualité.
  3. Semis direct des couverts : réduction de la compaction du sol et des risques de boiteries.
  4. Anticiper le volume d’affouragement nécessaire