Production d’énergie renouvelable en élevage bovin
Région : Île-de-France
Maillon(s) : Élevage
Espèce(s) : Bovin
Jacques-Pierre et Mauritz élèvent 150 vaches Limousine à Chaumes-en-Brie en Seine-et-Marne et possèdent une surface de 100 hectares pour la pâture des bêtes et la culture de fourrages. L’exploitation compte 3,5 temps plein.
Depuis 2010 ils ont installé des panneaux photovoltaïques sur le toit de leurs bâtiments d’élevage de 1800m². En 2010, l’entretien de sa toiture devenait trop compliqué. Pour que l’investissement soit plus rentable, ils ont choisi d’y faire installer des panneaux photovoltaïques. Cette installation a nécessité un investissement de plus d’1 millions d’euros (l’investissement aujourd’hui serait 4 fois moins cher) sans aucune aide financière et a nécessité 4 mois d’installation environ. Les 2/3 de l’énergie générée par ces panneaux permettent en revanche d’alimenter environ 70 foyers en consommation d’électricité et de rentabiliser l’installation en 15 à 20 ans environ.
Un nettoyage complet de la toiture est nécessaire tous les ans environ 4j, et avec le vieillissement de la toiture, des travaux de maintenance de 1 à 2 semaines sont nécessaires.
En parallèle, une unité de méthanisation a été développée. Elle permet de traiter les déjections des animaux en bâtiment, de créer de l’énergie sous forme de biogaz et de l’engrais à partir des reliquats des déjections. Jacques-Pierre et Mauritz s’assurent d’alimenter le méthaniseur, de suivre la production de biogaz et d’assurer la maintenance du système de façon quotidienne. Un technicien les accompagne sur le fonctionnement du méthaniseur et intervient si besoin.
Le projet a commencé à être envisagé en 2008, suite à une visite d’un site de méthanisation en Allemagne. Avec l’augmentation du prix de l’engrais et la diminution des aides PAC, les éleveurs ont vu en cette installation la possibilité de réduire leurs achats d’engrais de 70% et de fabriquer du biogaz pour fournir près de 10 000 foyers alentours. La méthanisation agricole répond également à des besoins territoriaux : traitement de 10 000 tonnes de déjections et déchets d’industries agroalimentaires (poussières de céréales, restes de betteraves sucrières, petit lait…) par an, fertilisation des sols, augmentation de la quantité de matière organique et création d’activité économique rurale.
L’installation a cependant nécessité un coût important, de l’ordre de 5 millions d’euros. Les travaux d’installation ont duré environ 2 ans et demi et les premiers engrais sont apparus au bout de 100 jours de fonctionnement. Grace à l’économie d’engrais et la vente de biogaz, l’investissement financier sera remboursé au bout de 12 ans environ.
L’unité de méthanisation est pleinement ancrée dans le paysage et s’intègre pleinement dans le système d’exploitation actuel.
Jacques-Pierre et Mauritz se projettent d’ores et déjà dans l’avenir puisqu’ils réfléchissent à perfectionner leur système et à construire l’élevage de demain pour réduire la contrainte humaine. Ainsi, l’objectif 2021 est de tester un système de clôtures virtuelles, ainsi qu’une mesure de croissance de biomasse à l’aide d’un drone pour réduire les coûts de production. A plus long terme, une réflexion est menée sur la méthanation, qui permettrait de transformer l’énergie excédentaire produite par les panneaux photovoltaïque, en biogaz stockable.
Venez découvrir l’exploitation de Jacques-Pierre et Mauritz Quaak en vidéo, dans notre série « Des métiers d’avenir » :
Quels intérêts vis-à-vis des enjeux sociétaux ?
- Diminution des émissions de Gaz à effet de serre
- Production d’énergies renouvelables
- Utilisation d’engrais organiques
- Diminution du gaspillage alimentaire, traitement des déchets et retour au solFertilisation des sols et création de matière organique