Fiches thématiques de la CNE : l’élevage de ruminants et les paysages, les territoires ruraux et les espaces les moins cultivables

Depuis avril 2024, la Confédération nationale de l’élevage (CNE) publie progressivement une série de fiches thématiques présentant les services rendus par l’élevage de ruminants. Parmi les dernières parues, trois concernent l’élevage de ruminants et les espaces. L’une s’intéresse aux paysages façonnés par l’élevage, qui représentent un patrimoine d’une importance capitale sur les plans à la fois économique, environnemental, culturel et social. Une autre met l’accent sur les territoires ruraux, à la vitalité desquels contribue l’élevage. Et une dernière s’intéresse aux espaces les moins cultivables (pentes, zones humides, zones caillouteuses), où seul l’élevage herbivore a historiquement prospéré. Retrouvez ci-dessous un résumé des principaux arguments de ces trois fiches consultables dans leur version largement documentée et sourcée, ainsi que bien d’autres sujets, sur le site de la CNE.

« Comment l’élevage façonne-t-il les paysages ? En quoi les paysages d’élevage représentent-ils un patrimoine reconnu ? »

• L’élevage de ruminants contribue à la diversité des paysages grâce à l’utilisation variée des sols, à la préservation d’éléments semi-naturels et aux aménagements traditionnels ou modernes associés à cette activité. Les différentes races et espèces de ruminants participent également à la richesse des paysages. Cette diversité des paysages d’élevage est confortée par la diversité des systèmes d’élevage.
• L’élevage de ruminants joue un rôle crucial dans le maintien des milieux ouverts, en empêchant l’enfrichement des terres. En ce sens, il participe à l’attrait et à l’économie des territoires ruraux, dont les activités reposent largement sur l’élevage de ruminants. Il contribue également à la lutte contre les incendies et les avalanches.
• L’élevage de ruminants en France façonne une grande diversité de paysages selon les régions, allant des vastes prairies ou bocages des plaines aux alpages ou estives en montagne. Cette diversité résulte de différentes pratiques agricoles et productions, et ce, en fonction des caractéristiques pédoclimatiques de chaque territoire.
• Confrontés à la pression urbaine et à la menace de la diminution des activités d’élevage, les paysages d’élevage de ruminants constituent un patrimoine fragile qu’il est nécessaire de protéger. Le patrimoine bâti agricole est un élément fondamental dans la composition et l’identité culturelle de ces paysages. Des efforts sont faits pour soutenir l’élevage, le maintenir dans ces régions et faciliter l’intégration esthétique des nouveaux bâtiments.

« En quoi l’élevage de ruminants est-il un acteur indispensable dans l’attrait des territoires ruraux ? »

• La diversité des systèmes d’élevage de ruminants en France joue un rôle central dans la vitalité des territoires ruraux : ils façonnent leur identité visuelle (paysages et animaux d’élevage), contribuent à l’économie locale grâce notamment à l’agritourisme, et préservent les espaces naturels et ruraux.
• Particulièrement vital dans les zones rurales difficiles, l’élevage de ruminants maintient une économie locale dépendante de l’agriculture par la création d’emplois directs et indirects, voire induits et en préservant certains services publics ou structures administratives qui ne perdureraient pas sans la présence de l’élevage.
• Les produits animaux sont des atouts essentiels pour créer et entretenir l’identité des territoires ruraux. Ils favorisent le développement économique, culturel et touristique.
• Les éleveurs, bien au-delà de leur rôle de producteurs alimentaires, se positionnent comme des acteurs essentiels et engagés dans la vie des territoires ruraux. Leur implication dans des activités locales, leur participation aux fonctions électives, et leur contribution aux services publics soulignent leur importance dans le tissu social des communautés rurales.
• Le pastoralisme persiste en France grâce à des innovations et à une implication territoriale, guidée par des valeurs de nature et de patrimoine. Il est crucial de préserver cette pratique car elle joue un rôle fondamental dans la biodiversité, la gestion durable des écosystèmes et le maintien des traditions des territoires ruraux.
• L’élevage de ruminants est crucial pour la protection contre les avalanches, les incendies et les inondations, grâce au maintien des estives et prairies, à la prévention de l’embroussaillement et à son rôle de zone tampon. Cela souligne son importance écologique et sociale pour la préservation des paysages et la sécurité des communautés locales et des touristes.

« Comment l’élevage de ruminants valorise-t-il les espaces les moins cultivables et pour quels bénéfices ? »

• Les surfaces toujours en herbe ou en parcours, présentes souvent dans des zones inaccessibles, peu propices à la culture ou avec un contexte pédoclimatique difficile, sont exploitées par les ruminants capables de valoriser l’herbe et les broussailles, transformant ainsi ces espaces en zones d’élevage. Ces zones jouent un rôle crucial dans la production de protéines consommables par l’Homme, réduisant ainsi la compétition entre les besoins alimentaires humains et animaux.
• L’élevage de ruminants dans des zones peu propices à la culture, comme les zones d’altitude et les zones humides, contribue à la préservation des paysages, à la prévention des risques naturels, et présente un intérêt marqué sur le plan écologique et patrimonial.
• La reconnaissance de la valeur culturelle des paysages façonnés par l’élevage de ruminants a conduit au classement voire à la labellisation de nombreux sites. Les justifications soulignent l’importance de ce type d’élevage dans la création esthétique de ces paysages, devenus des atouts majeurs d’attractivité territoriale.
• Les prairies fournissent une multitude de services environnementaux incluant la préservation de la biodiversité, le stockage de carbone dans les sols, la conservation de la qualité des sols, le maintien de la qualité des eaux et la gestion des flux d’eaux. En outre, elles jouent un rôle crucial dans l’adaptation et l’atténuation au changement climatique.

Source : CNE