L’approche One Welfare à l’épreuve des données en Norvège (TRADUCTION)

Le bien-être des éleveurs et de leur bétail sont étroitement liés. Une analyse de données provenant de plus de 700 exploitations agricoles norvégiennes, l’étude HUNT, confirme l’existence de cette relation. Les résultats suggèrent ainsi que les changements au sein de l’exploitation dans le bien-être relatif du bétail peuvent être un indicateur utile de la santé mentale des agriculteurs.

L’approche One Welfare reconnaît les interrelations entre le bien-être humain et le bien-être animal. Les premières recherches ont suggéré des associations entre le bien-être des éleveurs et le bien-être du bétail, mais ces scénarios sont complexes et difficiles à démêler.
Dans cette étude, des chercheurs norvégiens ont utilisé des données fusionnées provenant de plus de 700 exploitations agricoles pour explorer ces associations. Les exploitations étaient engagées dans la production de bovins, d’ovins et/ou de porcins en Norvège entre 2017 et 2020. Les agriculteurs ont participé à une enquête générale sur la santé de la population, tandis que le bien-être du bétail a été mesuré à l’aide d’observations d’abattoirs collectées en routine et basées sur les animaux (plus de 480 000 têtes). Le bien-être global du bétail d’une ferme a été déterminé par rapport à ceux des autres fermes et les différences de ce niveau de bien-être relatif au sein d’une même ferme ont été calculées au fil du temps. Un sous-ensemble d’exploitations (n=328) disposant d’informations suffisantes et non ambiguës sur le bien-être de l’agriculteur a ensuite été utilisé pour étudier les différences au sein de l’exploitation en fonction du statut de bien-être de l’agriculteur.
Les chercheurs ont constaté qu’un mauvais bien-être de l’éleveur – qu’il soit défini par des symptômes d’anxiété, de dépression, de détresse psychologique ou de satisfaction à l’égard de la vie – était associé à une détérioration du niveau général de bien-être du bétail (en termes de moyenne des indicateurs de bien-être observés à l’abattoir de l’exploitation). Il a été prouvé que cette association persistait pendant au moins deux ans.
Compte tenu des préoccupations sociétales concernant la production alimentaire durable, le bien-être des agriculteurs et le bien-être du bétail, il convient de poursuivre les recherches afin d’explorer la relation complexe entre l’agriculteur et son bétail dans le cadre de l’approche One Welfare. Cette étude suggère que l’utilisation de changements au sein de l’exploitation dans le bien-être relatif du bétail, dérivés d’informations collectées de manière routinière, peut constituer une approche utile.

Référence : Steen NA, Muri K, Torske MO. Exploring longitudinal associations between farmer wellbeing and the welfare of their livestock. The HUNT Study, Norway. Preventive Veterinary Medicine, 2024. 233106361 (PDF en libre accès)

Source : Preventive Veterinary Medicine

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