Substituts de viande d’origine végétale : des marqueurs d’inflammation à surveiller chez les végétariens (TRADUCTION)

Face à l’augmentation de la consommation de substituts de viande d’origine végétale au sein de la population végétarienne, une étude menée au sein de la cohorte UK Biobank a évalué la relation entre la consommation de ce type de produits ultra-transformés et les marqueurs de santé. Les résultats n’ont pas mis en évidence de bénéfice santé significatif associé à la consommation de ces substituts. En revanche, des signaux préoccupants, tels qu’un risque accru de dépression, une élévation de la protéine C-réactive (CRP) et des niveaux inférieurs d’apolipoprotéine A, incitent à la prudence et justifient, selon les auteurs, des investigations complémentaires sur les aspects potentiellement pro-inflammatoires de ces produits.

 La consommation de substituts de viande d’origine végétale (SVOV) au sein de la population végétarienne est en augmentation. Cette étude a évalué la relation entre la consommation de SVOV et les marqueurs de santé au sein de la cohorte de la UK Biobank. Les participants ont été classés en consommateurs ou non-consommateurs de SVOV végétariens. Des tests statistiques non paramétriques ont été utilisés pour évaluer les différences entre les caractéristiques des participants, l’apport alimentaire et 30 mesures biochimiques sanguines après avoir évalué la distribution des données. Les données métabolomiques (168 métabolites) et protéomiques (2 923 protéines) ont été examinées plus en détail afin d’identifier les différences significatives entre les deux groupes de participants. Les risques relatifs (RR) pour 45 maladies chroniques et troubles mentaux ont été calculés à l’aide d’une régression de Poisson. Une analyse de sensibilité a pris en compte les facteurs sociodémographiques. Enfin, la proportion d’énergie provenant d’aliments ultra-transformés (AUT) a été déterminée.

Des effets santé en demi-teinte

Aucune différence substantielle n’a été constatée dans la consommation de sodium, de sucre libre, de sucre total ou d’acides gras saturés entre consommateurs et non-consommateurs de SVOV végétariens. Cependant, les consommateurs présentaient une pression artérielle et des niveaux de protéine C-réactive (CRP) légèrement plus élevés. L’analyse de l’abondance des métabolites et des protéines n’a pas montré de différences notables. Toutefois, certaines données suggèrent que les SVOV pourraient influencer les réactions immunitaires par le biais de voies de signalisation cellulaire. Par rapport aux non-consommateurs, les consommateurs de SVOV présentaient un risque de dépression accru de 42 % (p = 0,03), tandis que leur risque de syndrome du côlon irritable était réduit de 40 % (p = 0,02).

Bien qu’aucun risque ou bénéfice clair pour la santé n’ait été associé à la consommation de SVOV chez les végétariens, les auteurs concluent que le risque plus élevé de dépression, l’élévation de la CRP et les niveaux inférieurs d’apolipoprotéine A chez les consommateurs de substituts de viande d’origine végétale suggèrent des préoccupations inflammatoires potentielles qui justifient des recherches plus approfondies.

Référence : Navratilova, H. F., Whetton, A. D., & Geifman, N. (2024). Plant‐Based Meat Alternatives Intake and Its Association With Health Status Among Vegetarians of the UK Biobank Volunteer Population. Wiley, Food Frontiers. 10.1002/fft2.532 (PDF disponible en libre accès)

Source : Food Frontiers

À voir aussi