Les apports protéiques d’origine animale et végétale sont différemment associés à l’adéquation nutritionnelle de l’alimentation chez des adultes français.

Selon une récente étude française, les aliments sources de protéines d’origine végétale sont un marqueur fort d’une alimentation saine du point de vue nutritionnel, tandis que pour les aliments sources de protéines d’origine animale, la relation avec la qualité de l’alimentation varie selon les différentes sous-catégories d’aliments.
Objectif de l’étude : Evaluer les relations entre l’apport en des sources de protéines animales ou végétales et la qualité de l’alimentation, reflétée par l’index de l’adéquation nutritionnelle.
Méthodologies : 1912 participants de la cohorte INCA 2 (2006-2007) ont été inclus dans l’étude. La qualité de leur alimentation a été évaluée par le score PANDiet, combinant 35 probabilité d’avoir des apports nutritionnels adequats et utilisant une analyse de régression multiple pour étudier la relation entre les protéines végétales, animales et les aliments associés à ces sources.
Résultats : L’apport total en protéines était de 86g/jour et comptait pour 16.8 % de l’apport énergétique. Les protéines animales étaient le principal contributeur (60.5g/j soit 69.5 % des protéines totales) contre 25.5 g/j de protéines végétales. Les contributeurs des protéines animales étaient principalement la viande (rouge, volaille, abats, produits dérivés : 37.1%) principalement les protéines des viandes rouges (17.6%) puis des produits laitiers (21.4%) et des céréales (19.6%). La contribution des protéines selon leur origine animale et végétale était la même chez les hommes et femmes. Les hommes consommaient plus de protéines provenant des viandes rouges, volaille, produits carnés dérivés et céréales et moins provenant des produits laitiers, fruits et du poisson. Les hommes âgés consommaient moins de protéines provenant des viandes rouges que les plus jeunes. Les grands consommateurs de protéines étaient aussi des grands consommateurs de protéines animales. Après ajustement sur les données socio-démographiques, l’apport énergétique, l’alcool et les protéines d’autres sources, les protéines d’origine végétale étaient positivement associées au score PANDiet, quel que soit le sexe (beta = 0.50, p<0.0001). Au contraire, les apports en protéines totales et d’origine animale, étaient différemment associés au score PANDiet selon le sexe avec une association positive chez les femmes (beta=0.07 et beta=0.08, respectivement) et une association inverse chez les hommes (beta=-0.07 et -0.05, respectivement). La relation entre le PANDiet et les apports en protéines de source animale variait. Par exemple, les associations étaient inverses pour la viande rouge et la volaille chez les hommes mais pas chez les femmes, alors que quel que soit le sexe, il existait une relation positive pour le poisson, le lait et le yaourt et une relation inverse pour les produits carnés dérivés, le fromage et les œufs.
Conclusion : Selon ces données, la consommation des protéines provenant du poisson, du lait et des yaourts devraient être encouragées, celles provenant des charcuteries, fromages et œufs, limitées. Pour ces auteurs, il pourrait être conseillé de limiter chez les hommes la consommation de protéines provenant de la viande rouge et des volailles mais il n’y a aucune raison de la limiter chez les femmes.
À voir aussi
-
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
Une analyse des données NHANES III réfute un lien de causalité entre consommation de protéines animales et mortalité (TRADUCTION)
Une nouvelle analyse des données NHANES III portant sur près de 16 000 adultes américains suivis pendant 12 ans remet en question les allégations sur la dangerosité des protéines animales. Contrairement à certaines études antérieures qui associaient la consommation de protéines animales à une augmentation de la mortalité, cette recherche ne trouve aucun lien néfaste… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
Une méta-analyse fait le point sur l’impact de la consommation de viande rouge sur le statut en fer (TRADUCTION)
La carence en fer est un problème de santé publique mondial. Face à ce constat, la consommation de viande rouge est souvent citée comme une solution efficace. Pour vérifier cette hypothèse, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été menées, évaluant près de 5 000 études. Ces travaux ont examiné l'impact d'une… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
La viande de bœuf élevé à l’herbe : un atout pour la santé et la qualité
L’élevage à l’herbe pourrait constituer une réponse naturelle pour optimiser la qualité de la viande rouge. Riche en oméga-3, en vitamine E, en caroténoïdes et en polyphénols, l’herbe, complétée par une gestion attentive du bien-être animal, apparaît comme une stratégie efficace pour limiter la lipoperoxydation des graisses, améliorer la qualité nutritionnelle de la viande et…