Deux ou trois repas par jour ? Des rythmes alimentaires sexués en région parisienne.
Les auteurs, chercheurs dans différentes unités INRA/INSERM/CNRS, ont réalisé cette étude à partir des données de la cohorte SIRS (Santé, inégalités, ruptures sociales), une enquête socio-épidémiologique longitudinale basée sur un échantillon aléatoire représentatif de la population adulte francophone vivant en agglomération parisienne qui intégrait un questionnaire sur les habitudes alimentaires. Leurs résultats confirment que le modèle des trois repas reste fortement ancré dans les habitudes des habitants de l’agglomération parisienne, là où les contraintes de temps et de vie urbaine pourraient constituer des obstacles majeurs. La norme des trois repas apparaît comme une norme des classes sociales supérieures mieux informées des recommandations médicales et de santé et moins contraintes par des restrictions économiques. Ce modèle est aussi plus courant dans les ménages familiaux avec couples et enfants que dans les autres ménages. Enfin, un schéma de repas sexué est mis en évidence : prendre deux repas par jour est plus fréquent chez les hommes indépendamment de leur statut socio-économique ; chez les femmes cette pratique semble moins liée à une habitude qu’à une série de contraintes socio-économiques associées aux foyers les plus pauvres. En effet, contrairement à leur hypothèse initiale selon laquelle faire deux repas pouvait correspondre au style de vie déstructuré de personnes jeunes sans contraintes familiales, les auteurs ont découvert que cela relève plus souvent d’habitudes alimentaires contraintes. Manger deux repas par jour apparaît moins comme un modèle alternatif que comme un ajustement à des contraintes variées dont celles des faibles revenus, en particulier chez les femmes.
À voir aussi
-
Conso et société17 décembre 2024
Gaspillage alimentaire : une infographie fait le point sur les dates de conservation
Afin de ne pas jeter inutilement des aliments encore consommables, le ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt a réalisé une infographie faisant le point sur les dates de conservation. Y sont rappelés les définitions de la DLC (date limite de consommation) et de la DDM (date de durabilité minimale). La… -
Conso et société17 décembre 2024
Gaspillage alimentaire : la France sous la loupe de l’Union européenne
La Commission européenne a publié les premiers résultats de son suivi des déchets alimentaires dans les États membres. En France, même si tous les acteurs de la chaîne alimentaire sont concernés, les ménages représentent la part la plus importante des gaspillages alimentaires, soulignant la nécessité de renforcer les actions de prévention à ce niveau. Le… -
Conso et société17 décembre 2024
Une mobilisation en Europe et ailleurs contre le gaspillage alimentaire
Dans un monde où près d'un tiers des aliments produits est perdu ou gaspillé, la lutte contre le gaspillage alimentaire s’impose comme un enjeu crucial. Au cœur de cette bataille, l’Union européenne et les Nations Unies unissent leurs efforts pour réduire drastiquement ces pertes d’ici 2030. Entre réglementations, objectifs contraignants et initiatives de sensibilisation, les…