Prairies permanentes : des espaces multifonctionnels (Article de synthèse)
L’INRAE de Clermont-Auvergne-Rhône-Alpes s’appuie sur un ensemble d’études récentes et sur les résultats de la plateforme collaborative « Cluster Herbe », pour rappeler l’ensemble des services rendus par les prairies semi-naturelles du Massif Central et leur capacité de résilience face au changement climatique. L’enjeu est aujourd’hui pour la profession d’apprendre à se saisir au mieux de ce formidable potentiel pour des systèmes plus agroécologiques.
Les prairies sont loin de n’être que des surfaces fourragères pour nourrir les troupeaux. De récentes études montrent combien leur diversité faunistique et floristique en font des écosystèmes multifonctionnels. Ces espaces très diversifiés et spécifiques sont chacun le fruit d’une action combinée des conditions naturelles (sol, climat, altitude) et d’une « exploitation » humaine par l’élevage avec différents degrés d’intensité des pratiques (fertilisation, pâturage…). L’enjeu pour l’éleveur est alors de trouver un équilibre entre le potentiel du milieu et son objectif de production.
Une biodiversité spécifique
Cette combinaison élevage/nature donne pour chaque prairie une biodiversité unique qui a plusieurs fonctions. D’abord, une flore variée permet d’assurer une certaine stabilité de la production d’herbe, en quantité et en qualité, grâce à des espèces qui résistent différemment aux variations climatiques et atteignent leur maximum nutritif à différents moments de la saison de pâturage. La biodiversité prairiale influe également fortement sur la qualité des produits. Le projet AEOLE montre par exemple les liens existants entre les modes d’exploitation (fauche versus pâture) et la texture ou le goût des fromages.
Un patrimoine à préserver
Cette diversité immense ne rend pas simple la gestion des prairies. Plusieurs outils issus de différents projets de recherche visent à accompagner les éleveurs dans cette gestion : un classement typologique des prairies réalisé au sein d’AEOLE, entre autres outils, ou encore un travail sur la production de semences paysannes pour les prairies afin de favoriser la régénération des surfaces abîmées. Selon INRAE, les politiques publiques devraient soutenir le maintien de prairies anciennes en coexistence avec des prairies plus récentes au sein des exploitations. Ces prairies constitueraient des sortes de réservoir patrimonial d’espèces capable de réessaimer autour d’elles.
Pour en savoir plus : Prairies : une complémentarité de fonction et d’usages
Source : INRAE
À voir aussi
-
Environnement18 décembre 2024
Le label bas carbone s’adapte aux spécificités de l’Outre-mer
La Direction générale de l'Outremer et la Direction Générale de l'Energie et du climat s'associent pour mettre en place la Stratégie Outremer du label bas carbone (LBC) visant à le déployer dans les départements et régions d’Outremer (DROM). Cette stratégie se décline en trois axes : adapter certaines méthodes existantes du LBC aux DROM, veiller… -
Environnement17 décembre 2024
Analyse multifactorielle des moteurs des émissions de GES dans l’élevage chinois (TRADUCTION)
Dans cette étude, une équipe de recherche chinoise a dressé un nouvel inventaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans 31 provinces chinoises. Objectif : déterminer les caractéristiques spatio-temporelles et l’évolution des GES. En outre, les chercheurs ont identifié les segments les plus générateurs de GES et les moteurs d’émission dans ces… -
Environnement17 décembre 2024
Adaptation des élevages au changement climatique dans le Lot et la Drôme
Après le travail sur l'adaptation au changement climatique initié par les éleveurs de chèvres de Nouvelle-Aquitaine et des Pays de la Loire dans le cadre du REDCap, le projet Cap’Climat Territoires, a étendu cette dynamique au Lot et à la Drôme. Dans une première étape, l’adaptation du système fourrager y a été étudiée et les…