Consommateurs de viande ou végétariens : les européens ont des apports nutritionnels globalement adéquats
Selon la cohorte Epic, les apports alimentaires des consommateurs de viande sont globalement satisfaisants en dehors d’apports légèrement insuffisants en fibres et légèrement supérieurs en graisses saturées. Les apports alimentaires des consommateurs de viande sont globalement satisfaisants en dehors d’apports légèrement insuffisants en fibres et légèrement supérieurs en graisses saturées. Les végétaliens et végétariens ont une alimentation plus riche en fibres et en acides gras polyinsaturés mais des apports en vitamine B12, iode, zinc et sélénium insuffisants.
Objectif de l’étude : Rechercher les différences d’apports entre 30 251 participants de la cohorte EPIC-Oxford comprenant 18 244 consommateurs de produits carnés (viandes et charcuterie), 4 531 consommateurs de poissons, 6 673 végétariens et 803 végétaliens de 30 à 90 ans. Les auteurs supposent que ces groupes dont les consommations de produits animaux sont très différentes présentent des apports en nutriments variables avec de possibles implications sur l’équilibre alimentaire et l’adéquation avec les recommandations.
Méthodologie : les apports nutritionnels des sujets ont été estimés à l’aide de questionnaires de fréquence de consommations remplis par les sujets en intégrant les consommations d’aliments fortifiés mais en excluant celle de compléments alimentaires. Les apports en micronutriments sont estimés selon leur teneur dans les aliments (tables de compositions) ; les différences de biodisponibilité des micronutriments selon les produits alimentaires ne sont pas prises en compte. Résultats : Plusieurs différences d’apports nutritionnels ont été observées entre ces différents groupes selon leur régime alimentaire. Les consommateurs de produits carnés (viandes et charcuterie) présentaient les apports énergétiques les plus élevés (8742 kJ) suivis des consommateurs de poissons (8486 kJ) et des végétariens (8367 kJ) tandis que les végétaliens présentaient les apports les plus faibles (8127 kJ). Ces derniers avaient les apports les plus élevés (quantités de nutriments ingérés) en acides gras polyinsaturés, en fibres, en vitamines C et E, en folates, magnésium, fer et cuivre. Les consommateurs de viandes présentaient les apports les plus élevés en acides gras saturés (1/3 de plus que les végétaliens), protéines (17,2 % de l’apport énergétique ou 1,28 g/kg/j), vitamines B2, B12, D, zinc et iode. Les consommateurs de poissons avaient les apports les plus élevés en calcium et sélénium. Les données ne rapportaient pas de différence significative entre les groupes concernant les apports en sodium et en potassium. En dehors des apports en sodium, les groupes de sujets respectaient globalement tous les recommandations alimentaires. En revanche, concernant les végétaliens, les résultats suggèrent une grande prévalence des inadéquations des apports en vitamine B12 et en iode par rapport aux recommandations. Les consommateurs de produits carnés étaient les seuls à ne pas atteindre les recommandations de consommer 23 g/j de fibres (manque 1,2 g/j) et à dépasser celles des 10 % d’apports en graisses saturées (de 0.4%). A noter que les différences plus fines de qualité en certains nutriments (acides gras polyinsaturés, etc.), de même que les différences de biodisponibilité des micronutriments selon les produits alimentaires mériteraient d’être prises en compte dans ce type d’étude.
Conclusion : Globalement les différents groupes de consommateurs, présentaient une grande adéquation aux recommandations alimentaires ainsi qu’une faible prévalence d’apports nutritionnels insuffisants, et ce, quelle que soit leur différence de consommation de produits carnés ou de poisson. L’alimentation des végétaliens et végétariens est plus riche en fibres et en acides gras polyinsaturés. Cependant, leurs apports en vitamine B12, iode, zinc et sélénium sont insuffisants et nécessitent une supplémentation.
À voir aussi
-
Transversal6 novembre 2024
Valeurs nutritionnelles des viandes rouges
Le document Valeurs nutritionnelles des viandes rouges synthétise les valeurs nutritionnelles disponibles de tous les morceaux de viande et abats de bœuf, veau, agneau ou viande chevaline ayant été étudiés depuis 2006. Les données de viandes crues proviennent d’études en laboratoire financées par Interbev. Les données de viandes cuites ont été obtenues par calcul à… -
Santé, pathologies et prévention29 octobre 2024
Une revue de littérature prône une juste consommation d’aliments d’origine animale pour la santé humaine (Article de synthèse)
Le Pr Alice Stanton, du Royal College of Surgeons en Ireland, publie une revue de la littérature scientifique dans laquelle elle alerte une nouvelle fois sur les risques de carences en micronutriments et en protéines associés à une alimentation trop végétalisée. « Les recommandations alimentaires devraient conseiller de modérer les consommations excessives d’aliments d’origine animale, plutôt… -
Composition et apports nutritionnels29 octobre 2024
Le végétalisme associé à un déficit d’apport en protéines chez les personnes âgées
Dans cette étude, les chercheurs ont simulé la manière dont une transition vers un régime plus végétal à différents degrés (flexitarien, pescétarien, végétarien ou végétalien) pouvait affecter la disponibilité des protéines alimentaires chez les personnes âgées. Leurs résultats indiquent que, si le remplacement des sources de protéines animales par des sources végétales réduit à la…