Impacts environnementaux et gestion globale du phosphore dans le monde depuis 1961

Dans le numéro 468 de son Science for Environment Policy, la Commission européenne rapporte les résultats d’une étude sur la gestion globale et les impacts environnementaux du phosphore dans le monde pendant 50 ans.

Élément essentiel à la vie, le phosphore est un nutriment critique pour les végétaux. La demande globale est donc tirée par la production alimentaire où le phosphore est utilisé comme fertilisant des terres cultivées. Cette demande est amenée à augmenter dans le futur pour répondre aux besoins alimentaires d’une population en croissance.

Inversion de tendance sur la fertilisation organique

Un des résultats montre qu’en agriculture la provenance du phosphore a changé. En 1961, 29 % des besoins en phosphore pour les cultures et les prairies étaient couverts par les engrais minéraux, tandis que 56 % provenaient d’engrais organiques (déjections animales, résidus de cultures ou excréments humains). En 2013, 56 % des intrants phosphorés proviennent des engrais minéraux, tandis que 38 % sont issus de sources organiques.

Les auteurs suggèrent de modifier les comportements et la gestion des ressources phosphorées. Ainsi, le recyclage des déchets organiques agricoles permettrait d’améliorer l’utilisation du phosphore sur le long terme. Côté tendance positive, l’augmentation des pratiques de conservation a permis de réduire significativement les fuites de phosphore vers les milieux aquatiques, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis. En 1961, 90% de la pollution des nappes par le phosphore provenait de l’agriculture. En 2013, la pollution issue de sources agricoles était de 28,5%.