Rapport ANSES sur l’alimentation des enfants de 0 à 3 ans : exposition aux substances chimiques et apports en minéraux

L’ANSES a publié son rapport sur l’alimentation totale infantile (EATi) qui couvre plus de 95 % du régime alimentaire des enfants de 0 à 3 ans. Près de 670 substances ont été analysées.
Cette étude confirme le bon niveau de maîtrise sanitaire au regard des valeurs toxicologiques de référence, puisque pour la plupart des substances évaluées, le risque peut être écarté. Seules 16 substances nécessitent une réduction de l’exposition, dont 9 en priorité (métaux lourds tels qu’arsenic ou polluants organiques persistants tels que PCB, par exemple).
Sur le plan nutritionnel, douze minéraux ont été analysés.
Les résultats montrent une adéquation de l’apport au besoin globalement satisfaisante chez les enfants de moins de 3 ans. C’est le cas pour le fer et le zinc chez les moins de six mois, pour le magnésium, le calcium et le cuivre chez les moins d’un an, et enfin pour le manganèse, le sélénium, le molybdène et le potassium chez les moins de trois ans. En revanche, il existe des insuffisances d’apports en zinc (37% pour les enfants de 7 mois à 3 ans), en calcium (14%) chez les 13-36 mois et en fer chez les 7-36 mois (48% chez les 7-12 mois et 81% chez les 13- 36 mois). Pour le magnésium et le cuivre chez les 13-36 mois, les apports étaient inférieurs à l’apport satisfaisant (AS), c’est-à-dire à l’apport moyen observé pour un groupe d’individus en apparente bonne santé, aussi, étant donné la nature de cette référence nutritionnelle, le risque sanitaire lié à un apport insuffisant ne peut pas être évalué.
Concernant les excès d’apports, il n’y a pas de dépassement de la limite supérieure de sécurité (LSS) fixée pour le molybdène chez les 1-3 ans, ni pour le calcium chez les 7-36 mois. Le risque lié à un excès d’apport peut donc être écarté pour ces tranches d’âge. En revanche, des dépassements de LSS sont observés pour le calcium chez les moins de six mois, pour le manganèse, le sélénium et le cuivre chez les 1-3 ans. Concernant le calcium, ces dépassements sont attribuables à une consommation supérieure à moyenne de lait demi-écrémé, plus riche en calcium que les préparation infantiles. Enfin, pour le zinc, des dépassements sont observés dans toutes les classes d’âge (jusqu’à 75% pour les moins de 6 mois). Un risque lié à l’apport excessif de ces minéraux ne peut donc pas être exclu pour certains groupes de consommateurs.
Pour le fer, le potassium, le sodium, le lithium et le magnésium, en l’absence de LSS, il est impossible de conclure quant à un éventuel excès d’apport pour les enfants de moins de trois ans. De la même façon, pour le manganèse, le molybdène, le sélénium et le cuivre, en l’absence de LSS pour les enfants de moins d’un an, il est impossible de conclure quant à un éventuel excès d’apport.

Au regard des conclusions de l’étude, l’Agence rappelle l’importance du suivi des recommandations du Programme national nutrition santé pour l’alimentation infantile, en particulier de ne pas introduire des aliments autres que les préparations infantiles avant 6 mois et, par la suite, varier le régime alimentaire et les sources d’approvisionnement. Seuls le lait maternel ou les préparations infantiles permettent de couvrir les besoins des nourrisson de moins d’un an.

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