Elevage, sécurité alimentaire et développement durable
Une revue de la littérature rédigée par un groupe d’experts de la FAO a été publiée en juillet 2018. Son titre ? « Les herbivores domestiques et la sécurité alimentaire : contribution, tendances et défis actuels pour un développement durable ».
Les herbivores se trouvent dans divers écosystèmes du monde entier. Les prairies et pâturages permanents couvrent environ 25 % de la superficie de terre mondiale.
De nombreux systèmes de production et produits
Nous comptons actuellement un herbivore domestique pour deux personnes dans le monde et ce nombre est en augmentation. Il existe une grande diversité des systèmes de production et des produits. Il s’agit du résultat de milliers d’années de sélection naturelle et de contrôle de la reproduction par l’Homme, ainsi que de migration et d’échanges commerciaux.
Une forte contribution à la sécurité alimentaire
La viande et le lait des herbivores domestiques fournissent respectivement 16 % et 8 % de la consommation mondiale de protéines et d’énergie. Ils procurent également de nombreux micronutriments essentiels, mais peuvent contribuer au surpoids et à l’obésité en cas de consommation excessive. En outre, les herbivores domestiques contribuent de manière significative à la sécurité alimentaire grâce à la production de fumier, à la traction animale, au transport et à la génération de revenus à l’échelle des ménages et des pays. Enfin, ils ont un rôle essentiel à jouer dans l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes, tant dans les zones rurales qu’urbaines.
Les demandes en viande et en lait augmentent en raison de la croissance démographique, de la hausse des revenus et de l’urbanisation. Cette tendance devrait se poursuivre, notamment en Amérique latine, en Asie du Sud et en Chine.
Les déterminants d’un développement durable
Pour se développer de manière durable, la production d’herbivores domestiques doit prendre en compte les aliments pour animaux, les denrées alimentaires produites et l’efficacité des herbivores à transformer les fourrages en protéines. Il convient également d’intégrer la contribution des herbivores, notamment des ruminants, aux émissions de gaz à effet de serre, ainsi que leur atténuation potentielle via la séquestration du carbone. Les ressources zoogénétiques ont un rôle essentiel à jouer dans la réduction des effets néfastes du changement climatique. Le rôle des ruminants dans la bioéconomie circulaire doit être renforcé, en encourageant l’utilisation des sous-produits et des déchets comme aliments pour le bétail et le recyclage du fumier en tant que source d’énergie et de nutriments. Enfin, le rôle des herbivores domestiques doit également être encouragés en tant que moyens de subsistance sûrs et d’opportunités économiques pour des millions de petits éleveurs et exploitants agricoles.
Le besoin de politiques adéquates
Le développement durable de ce secteur nécessite des politiques adéquates. Il existe déjà de nombreux mécanismes, y compris des réglementations, des systèmes de conditionnalité, des paiements pour services environnementaux et la recherche et développement. Les domaines prioritaires pour les décideurs politiques devraient s’aligner à l’échelle mondiale des Objectifs de Développement Durable et inclure: (i) la sécurité alimentaire et la nutrition, (ii) le développement économique et les moyens de subsistance, (iii) la santé animale et humaine, ainsi que (iv) l’environnement, le climat et les ressources naturelles.
Référence : Mottet et al. Review: Domestic herbivores and food security: current contribution, trends and challenges for a sustainable development. Animal 2018 ; 14 :1-11.
Article 9/22 du dossier "Régimes alimentaires sains et durables"
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