État des lieux des pertes alimentaires et potentiel d’utilisation des sous-produits animaux par les filières animales
Quel est le devenir des pertes alimentaires issues des filières animales en France ? Ces matières initialement destinées à mais écartées de la consommation humaine représentent de 3 à 8 % selon les espèces et sont majoritairement valorisées dans la filière « pet food » avec d’autres sous-produits animaux. Une part modeste donne lieu à une valorisation en alimentation du bétail. L’INRA a confié à ses groupes « filières » une étude (2015-2016) visant à analyser et à quantifier les pertes alimentaires aux stades de la production agricole et de la transformation. Cet article, paru dans la revue Inra Productions animales, synthétise le travail sur les filières animales.
De 3 à 8 % de pertes alimentaires dans les filières animales
Grâce à la construction d’une méthodologie par bilan de masse, l’étude a permis d’analyser le devenir des deux types de retraits pratiqués : les denrées alimentaires écartées de la consommation humaine et donc susceptibles, selon la définition de l’étude, d’induire des pertes alimentaires, d’une part, et les matières inconsommables par l’Homme d’autre part, lesquelles contribuent ensemble à la production des Sous-Produits Animaux (SPA). Les taux des pertes alimentaires varient de 3 à 8 % environ dans les filières animales, en lien avec les particularités d’espèces (sensibilité aux encéphalopathies spongiformes transmissibles, notamment). Les pertes alimentaires sont majoritairement liées à la valorisation des SPA en « pet food », sauf dans la filière bovine où la fraction incinérée est importante. En ce qui concerne les parties inconsommables pour l’Homme, l’alimentation du bétail et le « pet food » jouent un rôle différent selon les filières de provenance. Une part modeste (de 1 à 5 % chez les espèces terrestres, 15 % chez les poissons) donne lieu à une valorisation en alimentation du bétail et de façon indirecte à l’alimentation humaine. Cette partie serait beaucoup plus élevée encore si la part dédiée au « pet food » (laquelle varie de 6 à 25 % selon les filières) était réorientée au moins en partie vers les aliments du bétail. Notre étude a permis de montrer que les animaux d’élevage, et en particulier les monogastriques, ne sont pas que concurrents de l’Homme pour les ressources alimentaires, mais rendent service par la valorisation des sous-produits animaux et de ce fait, par la « non-mobilisation » de ressources.
Référence : Barbara REDLINGSHÖFER, Bernard COUDURIER, Nathalie BAREILLE. État des lieux des pertes alimentaires et potentiel d’utilisation des sous-produits animaux par les filières animales. Inra Productions animales, Mars 2019; Vol. 32 No 1 (2019) 67-84.
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