Alternative aux antibiotiques : se protéger des bactéries sans les attaquer de front

L’antibiorésistance tue 700 000 personnes par an à travers le monde. En 2050, elle pourrait en tuer 10 millions par an. Pour éviter ce scénario catastrophe, des chercheurs du Cirad en Guadeloupe et leurs partenaires* étudient comment les bactéries attaquent les cellules. L’objectif : trouver des moyens de rendre ces bactéries pathogènes inefficaces sans utiliser d’antibiotiques. La maladie dans le viseur des scientifiques est la cowdriose, une maladie mortelle pour les ruminants des régions tropicales et causée par la bactérie Ehrlichia ruminantium.

Lors de l’apparition d’un nouvel antibiotique, les bactéries peuvent trouver la parade en moins de deux ans ; d’où l’antibiorésistance galopante et la nécessité de trouver des alternatives. C’est dans cet esprit que travaille Damien Meyer du Cirad de Guadeloupe et ses partenaires*. « Plutôt que de “taper sur” les bactéries, ce qui les pousse à se défendre, nous souhaitons les rendre inopérantes en renforçant la résistance de leur hôte, résume le biologiste du Cirad. Pour cela, nous cherchons à identifier l’arsenal utilisé par les bactéries pour zombifier les cellules qu’elles infectent, notamment celui d’Ehrlichia ruminantium, [responsable de la cowdriose, une maladie tropicale mortelle des ruminants, ndlr.] ».

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