Alimentation et cancer du côlon : influence du microbiote

Le côlon humain abrite un grand nombre de microorganismes qui joueraient un rôle crucial dans la cancérogenèse colorectale. Au cours de la dernière décennie, la détection moléculaire et les techniques métabolomiques ont permis d’élargir les connaissances sur le rôle d’espèces microbiennes spécifiques dans la promotion de la tumorogenèse.

Dans cette revue de littérature, l’association entre la dysbiose microbienne et le carcinome colorectal (CRC) a été examinée. 175 articles ont été analysés. Diverses espèces microbiennes et leur association avec la tumorigénèse colorectale et la consommation de viande rouge ou de viande transformée (charcuterie) ont été examinées.

La littérature a montré une abondance significative de Fusobacterium nucleatum, Streptococcus bovis/gallolyticus, Escherichia coli et Bacteroides fragilis chez les patients atteints d’adénome ou d’adénocarcinome par rapport aux individus sains.

Les mécanismes par lesquels chaque organisme a été supposé favoriser la cancérogenèse du côlon ont été rassemblés et résumés. Ils incluent la capacité des micro-organismes à adhérer aux cellules du côlon, à moduler l’inhibition des gènes suppresseurs de tumeurs, l’activation des oncogènes, la génotoxicité et l’activation des cibles en aval responsables de l’angiogenèse. Le rôle de ces microorganismes dans la conjugaison avec les composants de la viande, notamment les composés N-nitrosés (pour la charcuterie seulement), les amines hétérocycliques et le fer héminique, a également été mis en évidence dans de nombreuses études. Outre leur effet cancérigène direct, ces molécules peuvent modifier le microbiote intestinal et par conséquent affecter l’expression des gènes et l’homéostasie des cellules épithéliales colorectales :

–       Les bactéries β-Glucuronidase pourraient libérer des intermédiaires mutagènes des amines hétérocycliques ;

–       Le microbiote intestinal serait impliqué dans la stimulation de la peroxydation lipidique par le fer héminique. Le fer pourrait aussi favoriser la croissance de certaines espèces bactériennes et ainsi contribuer à un plus grand risque de cancérogénèse ;

Les résultats de cette revue confirment le rôle potentiel de la consommation élevée de viande rouge dans la modulation de la progression du cancer colorectal et la possibilité que le microbiote intestinal influence la relation entre le cancer colorectal et le régime alimentaire. La revue montre également que l’analyse du microbiote pourrait probablement compléter les méthodes de dépistage.

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Source Journal of Gastroenterology and Hepatology

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