Une revue fait le point sur les besoins et recommandations alimentaires en zinc, fer et cuivre à l’échelle mondiale
Le caractère essentiel des oligo-éléments dans l’alimentation humaine est bien reconnu et des niveaux adéquats sont la composante essentielle d’une santé optimale. Jusqu’à présent, les efforts de santé publique se sont principalement concentrés sur les macronutriments ou les oligo-éléments faciles à analyser. Cette revue de la littérature scientifique travail visait à étudier les recommandations alimentaires élaborées pour le Zinc, le Fer et le Cuivre dans plus de 100 pays développés en transition et en développement.
MÉTHODES :
Les auteurs ont repris les recommandations actuelles et les changements intervenus au cours de la dernière décennie, classent les valeurs établies, les facteurs qui influencent les besoins et les défis mondiaux actuels, et leur fournissent une base scientifique.
Les bases de données électroniques de Google Scholar, PubMed, Embase, Web of Science et Cochrane Library ont été consultées à l’aide des mots-clés «oligo-éléments», «micronutriments», «zinc», «fer», «cuivre», «normes alimentaires» et «recommandations». Un total de 123 études publiées entre 1965 et 2019 ont été incluses.
RÉSULTATS :
L’OMS a établi des normes alimentaires pour remédier aux carences en nutriments, prévenir les infections et assurer les fonctions métaboliques de base ; ces normes sont utilisées par la plupart des pays en développement. Les pays développés ont établi des valeurs similaires ou supérieures à celles de l’OMS, dans le but de promouvoir une santé optimale. Les pays en transition sont davantage concernés par les questions de biodisponibilité, de sécurité alimentaire et de sous- alimentation. Globalement, les recommandations en matière de Zinc et Cuivre sont plus faibles chez les femmes que chez les hommes ; leurs besoins en Fer sont plus élevés pour compenser les pertes menstruelles. L’établissement des recommandations pour ces minéraux prend en compte la biodisponibilité, les pratiques et les restrictions alimentaires, la transformation des aliments, les interactions et les formes chimiques. Les défis mondiaux que représentent le triple fardeau de la malnutrition et faim “non-visible”, de l’augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés et de l’obésité sont associés aux carences en Zinc, Fer et Cuivre.
Au regard des aspects plus spécifiquement liés aux consommation de viande
L’article souligne le défi que représente la carence en fer dans certaines régions du monde, en particulier celles qui manquent d’eau potable et/ou dont le régime alimentaire ne comporte qu’une consommation minimale de viande et se compose principalement de produit céréaliers et les légumineuses.
Les données de l’enquête nationale indienne sur la famille et la santé 2005/06 ont montré que les personnes qui consommaient quotidiennement de la viande, du poisson et des œufs étaient moins susceptibles d’être modérément ou gravement anémiées.
Les aliments d’origine animale étant connus pour fournir des quantités plus élevées de zinc que ceux d’origine végétale, les régimes végétariens ou végétaliens sont vraisemblablement pauvres en aliments riches en Zn. En Inde, où les régimes alimentaires sont principalement à base de végétaux et où la viande est peu ou pas du tout présente, les carences en Zn et Fe sont assez courantes. Chez les femmes ayant un régime lacto-ovo-végétarien, le zinc salivaire est diminué par rapport aux femmes nourries avec un régime contenant de la viande.
« … comme une quantité plus importante de Cu était présente dans les végétaux que dans les produits animaux (2,53 contre 1,44 mg), la quantité absolue de Cu absorbée avec le régime à base de protéines végétales était plus importante. Ainsi, les régimes alimentaires à base de plantes fournissent des quantités adéquates de Cu, même si la quantité abondante de phytates réduit sa biodisponibilité globale.
Référence : Freeland-Graves JH, Sachdev PK, Binderberger AZ, Sosanya ME. Global diversity of dietary intakes and standards for zinc, iron, and copper. J Trace Elem Med Biol. 2020 May 4;61:126515.
Source : J Trace Elem Med Biol
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