Première conférence mondiale sur la transformation durable de l’élevage : le temps est à l’action concrète (Article de synthèse)

La première Conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité s’est déroulée du 25 au 27 septembre 2023, au siège de la FAO à Rome. Pendant 3 jours, ont été présentées les pistes actuelles et projets innovants pour que le secteur de l’élevage – rappelé comme étant un élément « vital » des systèmes agroalimentaires du monde – relève le défi pressant consistant à produire davantage en causant un moindre impact environnemental, un moindre impact social et un rendement économique supérieur dans la recherche d’une plus grande équité.

Plus de 700 participants de multiples secteurs et de tous horizons se sont réunis à Rome du 25 au 27 septembre 2023 pour assister à la toute première Conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité, organisée par la FAO. Parmi ces participants : 27 ministres ou hauts responsables gouvernementaux, 100 représentants des jeunes, et une multitude de chercheurs et de représentants d’organisations multilatérales.

Cette conférence englobait quatre thématiques illustrant la multifonctionnalité de l’élevage :

  • l’amélioration des systèmes de production animale (la gestion et utilisation des aliments pour animaux, les ressources zoogénétiques, la santé et le bien-être des animaux, le passage au numérique et l’élevage de précision) ;
  • les aliments d’origine animale et leur contribution à la sécurité alimentaire, à la nutrition et à une alimentation saine ;
  • les solutions pour des élevages plus respectueux de l’environnement (échanges de bonnes pratiques et initiatives permettant d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles et de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) tout en prenant en compte les synergies élevage-culture en ce qui concerne les engrais, la lutte contre les plantes adventices, la santé des sols et la capacité de séquestration du carbone) ;
  • l’amélioration des conditions de vie et le soutien aux élevages locaux (comment aider les petits éleveurs à améliorer leurs moyens de subsistance et à accroître leurs revenus).

 Des actions concrètes à diffuser

Deux messages généraux sont ressortis de la Conférence. Premièrement, que nous savons aujourd’hui très bien ce qu’il faut faire au niveau mondial (et souvent, comment le faire), mais que les compétences nécessaires à la mise en œuvre ne sont pas encore acquises. Deuxièmement, qu’il n’existe pas de solution universelle applicable à l’ensemble du secteur de l’élevage, dont dépendent plus de 1,7 milliard de personnes représentatives de la diversité humaine, et qui utilise plus de la moitié de la surface terrestre, en particulier des zones impropres à l’agriculture. De manière générale, de l’opinion des participants, transformer l’élevage dans une optique de durabilité dépend davantage de mesures concrètes que de nouveaux travaux de recherche. Les solutions évoquées vont d’une baisse des cheptels dans certains cas, à des innovations en matière d’alimentation du bétail pour optimiser la conversion alimentaire et limiter les rejets, en passant par l’incorporation d’arbres dans les systèmes de production d’élevage, grâce à des pratiques telles que l’agroforesterie, l’agroécologie et les systèmes agro-silvo-pastoraux. De nombreuses initiatives ont été présentées ainsi qu’une nouvelle ressource de la FAO : l’inventaire des moyens de réduire les émissions de méthane provenant de l’élevage et de la riziculture.

Cette conférence rappelle combien les productions issues d’élevages durables constituent un pilier essentiel de nos systèmes agroalimentaires, offrant des nutriments vitaux, des moyens de subsistance et des opportunités économiques à des millions de personnes dans le monde. « À bien des égards, l’élevage est un indicateur du degré d’amélioration des conditions de vie », rappelle Qu Dongyu, directeur général de la FAO, dans sa conclusion. Mais aussi un secteur faisant face à de nombreux défis : « Les gouvernements, les agriculteurs, les chercheurs, la société civile et le secteur privé, ainsi que tous les partenaires, devraient œuvrer main dans la main pour impulser le changement à tous les niveaux. »  

Le rôle de la FAO
« La FAO joue un rôle crucial dans la promotion de la production d’élevage durable et de l’action climatique à travers diverses initiatives. Cela inclut la fourniture d’une assistance technique aux pays pour le développement de politiques et de stratégies en faveur de la production d’élevage durable, incluant des pratiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. La FAO organise également des programmes de formation et des ateliers pour renforcer les capacités des agriculteurs, des conseillers et des décideurs, en les aidant à adopter des techniques de production d’élevage respectueuses du climat, rappelle le directeur de la Division de la production animale et de la santé animale de la FAO, Thanawat Tiensin, dans une interview post-conférence. Notre approche ‘Une seule santé’ reconnaît les interconnexions entre la santé humaine, animale et environnementale. Cette approche met l’accent sur l’importance de la collaboration, du partage de données, de la surveillance et de la prise de décision conjointe pour prévenir et contrôler les maladies. »La FAO constitue également une plateforme d’échange et de concertations multi-acteurs. Ainsi, le Dialogue mondial de la jeunesse sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité a abouti à un ensemble de recommandations qui appelle les responsables de l’élaboration des politiques à réfléchir dans les domaines des sciences, des investissements, de la durabilité sociale, économique et environnementale.

Source : FAO

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