Effets de différents systèmes de production sur la densité nutritionnelle de la viande de bœuf selon une étude américaine
La viande issue d’un bovin nourri à l’herbe a-t-elle la même composition nutritionnelle que celle de son homologue nourri aux céréales ? Pour répondre à cette question, des chercheurs américains ont effectué une analyse métabolomique non ciblée sur un large éventail d’échantillons provenant de la chaîne d’approvisionnement de viande bovine afin de mieux comprendre l’impact des différents systèmes de finition sur le métabolome et la densité nutritionnelle de la viande bovine. Les résultats de cette étude, présentés à l’International Grassland Congress aux États-Unis en mai 2023, indiquent des différences notables de qualité nutritionnelle entre les viandes issues de bœufs nourris à l’herbe et ceux nourris au grain.
Cette analyse métabolomique recherchant l’impact du système de finition du bétail américain sur la densité nutritionnelle de la viande bovine montre une différence sur 191 des 802 composés profilés entre les steaks de bœuf nourris à l’herbe et les steaks de bœuf nourris au grain (tous, p < 0,05). Les produits phytochimiques, les vitamines, les lipides et les métabolites d’acides aminés apparaissaient comme les classes de métabolites les plus discriminantes. En moyenne, les composés phytochimiques étaient 1,7 fois plus élevés dans le bœuf nourri à l’herbe que dans le bœuf nourri aux céréales (p < 0,05), avec des variations considérables (4,4 fois) selon les exploitations, en particulier au sein des systèmes de bœuf nourri à l’herbe. L’alpha-tocophérol était 2 fois plus élevé dans le bœuf nourri à l’herbe, tandis que la nicotinamide était 1,3 fois plus élevée dans le bœuf nourri au grain, respectivement (p < 0,05). Les chercheurs ont également observé que le 4-hydroxy-nonenal-glutathion, un marqueur commun du stress oxydatif, était 2,7 fois plus élevé dans les échantillons de bœuf nourri au grain (p < 0,05), avec une variation d’un facteur 20 selon les exploitations. De futurs travaux permettront d’identifier la ou les sources de variation et les meilleures pratiques dans les systèmes de production de viande bovine.
Référence : Statham T, Cloward J, Evans N, van Vliet S. Effects of Different Production Systems on the Nutrient Density of Beef. XXV IGC (2023) Covington KY USA Proceedings; Livestock 88.
À voir aussi
-
Transversal6 novembre 2024
Valeurs nutritionnelles des viandes rouges
Le document Valeurs nutritionnelles des viandes rouges synthétise les valeurs nutritionnelles disponibles de tous les morceaux de viande et abats de bœuf, veau, agneau ou viande chevaline ayant été étudiés depuis 2006. Les données de viandes crues proviennent d’études en laboratoire financées par Interbev. Les données de viandes cuites ont été obtenues par calcul à… -
Santé, pathologies et prévention29 octobre 2024
Une revue de littérature prône une juste consommation d’aliments d’origine animale pour la santé humaine (Article de synthèse)
Le Pr Alice Stanton, du Royal College of Surgeons en Ireland, publie une revue de la littérature scientifique dans laquelle elle alerte une nouvelle fois sur les risques de carences en micronutriments et en protéines associés à une alimentation trop végétalisée. « Les recommandations alimentaires devraient conseiller de modérer les consommations excessives d’aliments d’origine animale, plutôt… -
Composition et apports nutritionnels29 octobre 2024
Le végétalisme associé à un déficit d’apport en protéines chez les personnes âgées
Dans cette étude, les chercheurs ont simulé la manière dont une transition vers un régime plus végétal à différents degrés (flexitarien, pescétarien, végétarien ou végétalien) pouvait affecter la disponibilité des protéines alimentaires chez les personnes âgées. Leurs résultats indiquent que, si le remplacement des sources de protéines animales par des sources végétales réduit à la…