Améliorer la santé et le bien-être des vaches pour limiter les émissions de GES (TRADUCTION)
Cette étude examine en profondeur la corrélation entre l’état de santé du bétail et les émissions de méthane. Elle vise à identifier les domaines dans lesquels la recherche est insuffisante et à fournir des orientations pour les futures recherches scientifiques, l’élaboration des politiques et les pratiques de l’industrie. Ses résultats montrent que la réduction des émissions de GES provenant de la fermentation digestive et des effluents d’élevage peut être obtenue en améliorant le bien-être des animaux et en limitant les maladies et la mortalité.
L’élevage est critiqué pour son rôle dans l’exacerbation des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Ces émissions proviennent principalement du méthane (CH4), de l’oxyde nitreux (N2O) et du dioxyde de carbone (CO2). Une stratégie optimale pour réduire les émissions de GES en élevage implique la création d’un dispositif de contrôle économique pour évaluer les émissions de méthane des animaux. L’amélioration de la productivité des animaux par la nutrition, la gestion de l’alimentation, la reproduction ou la génétique peut entraîner une diminution des émissions de méthane par unité de viande ou de lait. Cette approche par unité de méthane permet une comparaison plus précise des émissions entre les différents systèmes de production animale, compte tenu des variations de productivité. L’expression des émissions de méthane par unité (par vache, par exemple) facilite la comparaison entre les différentes sources d’émissions et met en évidence l’impact relatif de ces sources sur l’environnement.
Exprimer les émissions de méthane par vache
En quantifiant les émissions par unité, il devient plus facile d’identifier les sources à fortes émissions et de cibler les efforts d’atténuation en conséquence. De nombreuses politiques et réglementations environnementales se concentrent sur la réduction des émissions par unité d’activité ou de production. En se concentrant sur les émissions par unité, les décideurs politiques et les producteurs peuvent travailler ensemble pour mettre en œuvre des pratiques qui réduisent les émissions sans sacrifier la productivité. L’expression des émissions de méthane de cette manière s’aligne sur les objectifs politiques visant à réduire les émissions globales de GES. S’il est vrai que les émissions totales affectent l’atmosphère à l’échelle mondiale, la ventilation des émissions par unité permet de comprendre les contributions spécifiques des différentes activités et des différents secteurs aux émissions globales de GES.
La santé animale au cœur des enjeux climatiques
S’attaquer aux problèmes de santé du bétail permet d’accroître la productivité, de réduire les émissions de GES et d’améliorer le bien-être des animaux. S’attaquer aux problèmes de santé du bétail peut également avoir des effets favorables sur la santé humaine en réduisant la prévalence des maladies infectieuses chez le bétail, ce qui diminue la probabilité de transmission des infections zoonotiques à l’Homme. Les progrès réalisés dans le domaine de la santé animale ouvrent la voie à un avenir où la probabilité de maladies animales sera réduite grâce à une meilleure immunité, à des techniques de prévention plus efficaces, à une identification plus précoce et à des traitements innovants.
L’objectif premier de la médecine vétérinaire est d’éradiquer les maladies infectieuses cliniques dans de petits groupes d’animaux. Cependant, à mesure que la population animale augmente, l’accent est mis sur un traitement proactif pour lutter contre les maladies subcliniques et améliorer la production. Le traitement proactif englobe la surveillance constante et la mise en œuvre de mesures préventives, telles que la vaccination et le respect d’une alimentation appropriée. Grâce à la mise en œuvre de ces mesures, l’industrie de l’élevage peut améliorer le bien-être des animaux et réduire les émissions de méthane et d’oxyde nitreux, favorisant ainsi la durabilité environnementale. En outre, la promotion de méthodes d’élevage durables et la sensibilisation des agriculteurs à l’importance de la réduction des émissions de GES peuvent soutenir les efforts du secteur pour lutter contre le changement climatique et les maladies infectieuses. Il en résultera un secteur agricole plus robuste et plus durable sur le plan environnemental. La réduction des émissions de GES provenant de la fermentation digestive et des effluents d’élevage peut être obtenue en améliorant le bien-être des animaux et en limitant les maladies et la mortalité.
Référence : Džermeikaitė K, Krištolaitytė J, Antanaitis R. Relationship between Dairy Cow Health and Intensity of Greenhouse Gas Emissions. Animals (Basel). 2024 Mar 7;14(6):829 (PDF en libre accès)
Source : Animals (Basel)
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