4ème édition de l’European Code Against Cancer : alimentation et cancer
Cette dernière édition de l’European Code Against Cancer, co-fondé par l’Union Européenne et l’Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer, présente de façon synthétique les relations observées dans les études épidémiologiques entre l’alimentation et les risques de cancers en faisant le lien avec les résultats de certaines études mécanistiques pour aboutir à des recommandations alimentaires très générales. Résumé :Les facteurs de style de vie, dont l’alimentation, sont considérés comme des déterminants potentiels du risque de cancer. En plus de son rôle significatif sur la masse grasse (facteur de risque de plusieurs cancers), l’alimentation pourrait influencer la progression des cancers par plusieurs mécanismes, selon des études expérimentales. Les études prospectives ont quant à elles montré que des typologies alimentaires caractérisées par des apports élevés en fruits, légumes et céréales complètes et faibles en viandes rouges, charcuteries et sel sont associés à des risques réduits de décès et de cancer et qu’une alimentation saine peut améliorer le taux de survie après un diagnostic de cancer colorectal ou de cancer du sein. Citant les données des rapports du World Cancer Research Fund, les auteurs indiquent que, selon les relations établies dans les études épidémiologiques : des apports élevés en fruits et légumes sont associés à une réduction du risque de cancer des voies aérodigestives ; les fibres ont un effet protecteur sur le cancer colorectal ; les consommations élevées de boissons sucrées sont associées à un risque accru de cancer du pancréas ; des alimentations riches en aliments caloriques gras et sucrés, pourraient conduire à une augmentation des apports caloriques, favoriser ainsi l’obésité et augmenter le risque de cancer. Toujours selon les études épidémiologiques mises en avant par les auteurs, les consommations élevées de viandes rouges et de charcuteries sont associées à une augmentation du risque de cancer colorectal. Cependant, le risque est plus important avec les charcuteries qu’avec les viandes non transformées. Les auteurs considèrent que les études mécanistiques parviennent davantage à prouver les dommages des composés nitrosés sur l’ADN que l’effet des composés mutagènes formés durant la cuisson à haute température des viandes rouges probablement en raison des interactions avec les polymorphismes génétiques. Les viandes rouges et les charcuteries sont aussi associées au risque de cancer de l’estomac et du pancréas et à une augmentation du risque de décès par cancer. Les auteurs citent plusieurs mécanismes impliqués dans l’ensemble des associations entre alimentation et cancer dont en particulier ceux associant l’adiposité au risque de cancer : hyperinsulinémie, résistance à l’insuline, sur-régulation des facteurs de croissance, modification du métabolisme des hormones sexuelles, inflammation chronique, changement de production des adipokines et des facteurs vasculaires par le tissu adipeux, stress oxydatif et altération de la fonction immunitaire. Fort de ces données, la 4ème édition de l’European Code Against Cancer recommande à la population de suivre une alimentation saine pour réduire son risque de cancer. La population devrait consommer des céréales complètes, des légumineuses, des légumes et des fruits, limiter la consommation d’aliments riches en calories, éviter les boissons sucrées et les charcuteries, et limiter la consommation de viandes rouges et d’aliments salés. Source :European Code against Cancer 4th edition: Diet and cancer. Norat T, Scoccianti C, Boutron-Ruault MC, Anderson A, Berrino F, Cecchini M, Espina C, Key T, Leitzmann M, Powers H, Wiseman M, Romieu I. Cancer Epidemiol. 2015 Jul 8. pii: S1877-7821(15)00070-3.
Article 12/59 du dossier "Viande, alimentation et cancer"
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