Accélérer la transition agroécologique au service d’une alimentation saine, sûre, durable, locale et de qualité pour tous

Garantir à tous une alimentation saine, sûre, durable, de qualité et locale fait partie des missions de l’État. Cela répond à des attentes fortes des citoyens. Pour réaliser cette ambition, il est nécessaire d’investir sur l’accélération de la transition agroécologique de notre système agricole et alimentaire et d’assurer une meilleure reconnaissance des services rendus par l’agriculture.

Les enjeux environnementaux et climatiques sont majeurs en agriculture (maintien de la biodiversité, gestion et préservation des ressources en eau et de la qualité des sols, adaptation au changement climatique…). Y répondre nécessite une transition de notre modèle agricole vers des systèmes agroécologiques plus résilients, transition que nous devons accélérer. L’importance de notre souveraineté alimentaire et les demandes pour des produits locaux qui se sont exprimées tant au cours de la crise sanitaire que par la convention citoyenne n’ont fait que confirmer ce besoin.

Il s’agit donc d’abord d’aider le développement de systèmes de production à moindre impact environnemental. Cette évolution ne pourra pleinement atteindre ses objectifs que si les agriculteurs qui s’engagent volontairement en agriculture biologique, vers des démarches « Haute qualité environnementale » (HVE), dans une production sous signes de qualité et d’origine, ou plus généralement dans l’agroécologie, ont les outils pour valoriser leur démarche, et ont des débouchés qui leur permettent de valoriser les efforts réalisés. Par ailleurs, il convient d’investir sur certains leviers agroécologiques des systèmes de production, en particulier la préservation et la reconquête des haies. C’est un enjeu important alors que la superficie de celles-ci continue de diminuer.

Il s’agit également de relocaliser la production agricole en favorisant le développement de filières ancrées dans les territoires, en développant notamment des circuits courts et en structurant de nouvelles relations sur l’ensemble de la chaîne entre producteurs et consommateurs. Il s’agit de reconnaître le rôle particulier que jouent les acteurs de l’économie sociale et solidaire dans l’accès à une alimentation durable, de qualité et de proximité pour tous.

En effet, la crise sanitaire a montré une attente des consommateurs en termes de relocalisation de leur alimentation : rapprochement des lieux de production, de transformation et de commercialisation des lieux de consommation. Les circuits de proximité sont un moyen d’atteindre cet objectif, mais aussi de redévelopper l’emploi dans des territoires et de réduire l’impact environnemental de notre alimentation. Cependant, ils restent encore peu développés et concernent avant tout des produits pas ou peu transformés comme les fruits et légumes, certains produits laitiers, voire certains produits carnés.

En remettant l’alimentation au cœur des enjeux de notre société, la crise sanitaire a aussi suscité un élan de nos concitoyens vers un « retour à la terre » et la dynamique enclenchée il y a déjà plusieurs années de développement de jardins partagés ou urbains a été renforcée. Elle a aussi rappelé que ces jardins, comme les « jardins ouvriers » et « jardins créoles », sont partie intégrante du panier alimentaire de nombreux Français en zones urbaines et périurbaines. Le plan de relance permettra de soutenir le développement de ces jardins.

La crise sanitaire a aussi mis en exergue la difficulté pour certains d’avoir accès, pour des raisons financières mais aussi physiques (éloignement, non accès au numérique) à une alimentation locale et de qualité. Les initiatives portées par des associations ou des entreprises, acteurs de l’économie sociale et solidaire, y compris des startups, foisonnent pour rendre l’alimentation locale et de qualité accessible à tous. Le plan de relance soutiendra les projets de développement de ces structures dès lors qu’elles s’engagent à accroître l’accès des personnes les plus modestes, les plus isolées à une alimentation locale, saine, sure, durable et de qualité (ex : livraison de panier, restaurant solidaire).

Par ailleurs, la convention citoyenne a insisté sur l’attente d’une offre alimentaire française plus fournie en agriculture biologique et plus diversifiée issue de filières vertueuses d’un point de vue environnemental notamment (certification HVE, agroécologie, signes de qualité).

Une relocalisation de certaines productions et l’émergence de telles filières suppose que collectivement des acteurs de l’amont et de l’aval d’un même territoire construisent un projet commun permettant de valoriser une offre différenciée, garantissant au passage une juste rémunération de chacun des maillons impliqués et notamment de l’agriculteur. Elle suppose aussi que les secteurs agricoles et alimentaires, qui connaissent actuellement des difficultés de recrutement, disposent des ressources humaines et compétences nécessaires à cette transition.

En savoir plus sur le site du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation

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