Apports des techniques modernes d’édition du génome chez les grands ruminants

Les éleveurs et les acteurs des filières ruminants adoptent rapidement les innovations dès lors qu’elles permettent de rationaliser le temps de travail, d’améliorer la productivité ou le bien-être des animaux et d’augmenter leurs revenus. L’édition génomique de ce point de vue représente une opportunité, permettant par exemple l’introgression d’allèles d’intérêt d’une race dans une autre en évitant les multiples générations de croisement, ou la création de nouveaux variants pour conférer une résistance à des pathogènes.

Par ailleurs, l’organisation collective mise en place pour l’amélioration génétique des ruminants garantit la maîtrise de la génétique par les éleveurs et assure la traçabilité des animaux, faisant de la filière génétique un bon laboratoire d’essai de ces technologies avant déploiement à large échelle. Mais cette technologie peut également être utilisée pour intégrer des portions d’ADN exogène et sauter la barrière d’espèce, ou produire des organismes capables de s’autoéditer (« forçage génétique »). Une telle capacité d’intervention sur le vivant soulève des interrogations et l’utilisation de ces technologies fait actuellement l’objet de débats au sein de la filière génétique, avec pragmatisme et réalisme.