Brexit et protection animale : contexte légal et politique et cadre pour évaluer les impacts sur le bien-être animal
Un article de la revue Animals, signé de S. P. Mac Culloch (université de Winchester), offre une synthèse des réflexions sur l’impact potentiel du Brexit sur le bien-être animal au Royaume-Uni. Une série de rapports ont traité cette question, sous des angles variés : politique, commercial, réglementaire, etc.
Sur le plan commercial, l’exclusion du Royaume-Uni (R-U) du système européen TRACES (gestion des mouvements d’animaux et de produits d’origine animale) conduirait à un contrôle renforcé aux frontières, source de dégradation du bien-être pour les animaux concernés (notamment temps d’attente plus long). Un autre risque serait d’importer au R-U des denrées animales produites avec des normes de bien-être inférieures à celles de l’Union européenne, ce qui serait de surcroît économiquement préjudiciable aux éleveurs. L’étude A better brexit for farm animals propose d’ailleurs un soutien financier pour les modes de production respectant le bien-être animal. Le Brexit pourrait également avoir des conséquences pour d’autres catégories : animaux d’expérimentation, dont la protection dépend de la directive 2010/63/UE ; animaux de compagnie, en raison de conditions plus strictes de mouvements, d’une possible pénurie de médicaments et d’un manque de vétérinaires (le Royaume-Uni connaît un déficit de professionnels compensé par l’installation de ressortissants de l’UE).
Sur le plan politique, l’auteur souligne le rôle d’alerte du rapport Brexit, the best deal for the animals, cosigné par Wildlife and Countryside Link et UK Center for Animal Law, en concertation avec différentes ONG. L’article évoque également les positions historiquement divergentes des deux principaux partis vis-à-vis de la cause animale : face au parti travailliste, souvent associé à une politique plus protectrice, le parti conservateur s’est récemment davantage investi en la matière. Ces dernières années, le DEFRA a ainsi adopté des mesures protectrices : vidéosurveillance obligatoire en abattoir, interdiction du commerce de chiots et de chatons par des particuliers, prévention du braconnage des éléphants via l’interdiction du commerce de l’ivoire.
L’auteur souligne que les impacts du Brexit sur le bien-être animal, au Royaume-Uni, dépendront du modèle de relation future adopté avec l’UE : de type norvégien (espace économique européen), ou suisse (association européenne de libre échange), ou accords de libre échange, etc.
Source : CEP.
À voir aussi
-
Bien-être animal14 janvier 2025
Le bien-être des chevaux au pâturage (TRADUCTION)
La gestion adéquate des pâturages et la compréhension du comportement alimentaire des chevaux sont essentielles pour assurer leur bien-être. Ce chapitre d’ouvrage explique comment parvenir à un équilibre, par exemple en optimisant les pratiques de pâturage, comme la rotation des parcelles et l'intégration d'autres espèces animales, afin de favoriser un fourrage de qualité tout en… -
Bien-être animal14 janvier 2025
Quand l’IA améliore le bien-être, la santé et la productivité des vaches
Une étude est actuellement menée par la Chaire de recherche-innovation en bien-être animal et intelligence artificielle (WELL-E), créée conjointement par deux universités de Montréal (McGill et UQAM). Conduite dans deux fermes expérimentales canadiennes en 2024, l’expérimentation devrait compter une vingtaine de fermes supplémentaires du Québec en 2025. Une cinquantaine de chercheurs y exploitent la puissance… -
Bien-être animal14 janvier 2025
Stratégies et bénéfices de l’enrichissement de l’environnement des animaux d’élevage
L'enrichissement de l'environnement des animaux d'élevage est un enjeu clé pour leur bien-être. Que ce soit par l'ajout de structures favorisant l'expression de comportements naturels, la gestion de l'espace ou encore la variation des stimulations sensorielles, l'enrichissement de l'environnement représente un levier essentiel pour améliorer la qualité de vie des animaux tout en répondant aux…