Comparaison des attitudes envers le boeuf dans quatre pays différents (Argentine, Brésil, France et USA)
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Les attitudes vis-à-vis de la viande de bœuf sont très liées au sexe (les hommes sont plus attachés à cette viande que les femmes) et aux pays étudiés. Les argentins et français sont les plus positifs alors que les argentins sont les plus gros consommateurs de bœuf et les français les plus petits. Comparés aux autres pays, les hommes français étaient les plus hostiles aux végétariens tandis que les femmes françaises étaient les moins hostiles. Contexte : La viande de bœuf est celle préférée mais aussi celle la plus sujette aux tabous dans le monde. Il existe une tension entre ses qualités organoleptiques, nutritionnelles et les questions liées à l’environnement, l’éthique animale et à la santé. Pour autant, le pourcentage de sujets végétariens reste encore modeste : moins de 2 % en France, 8 % au Brésil, 5 % aux USA et 1 à 2 % en Argentine. Objectif : Faire un point sur les attitudes face à la viande et vis-à-vis des végétariens parmi des étudiants en Argentine, au Brésil, en France et aux USA. Méthodologie : L’enquête a été réalisée auprès de 1 695 étudiants (18-30 ans) de 4 pays (France, Brésil, Argentine, USA) entre 2010 et 2012 (300 à 500 participants selon les pays, hommes et femmes). Le questionnaire portait sur l’attitude vis-à-vis du bœuf et des végétariens, les fréquences de consommations, l’appréciation de cette viande, etc. Résultats : Plusieurs mots étaient librement associés au bœuf, parmi lesquels (fréquence décroissante) : goûteux/bon, vache, gras, juteux, rouge, steak, sang, dégoutant/mauvais et viande. Au Brésil et en Argentine, le mot le plus fréquent était « barbecue », impliquant un partage des repas avec les autres. En France, il s’agissait de « viande », suivi de « steak ». Aux USA, il s’agissait de « vache », suivi de « viande ». La liste de mots en France était différente des autres car elle ne comprenait pas les mots « dégoutant/mauvais » et « gras/graisses » qui étaient dans la top liste des 10 mots les plus dits dans les 3 autres pays. Si l’on considère les mots « gras/graisse », « dégoutant/mauvais », « mort/violence » comme les principaux mots négatifs, la France est le seul pays ou aucun mot négatif n’apparait dans la top liste. Les participants étaient classés en quatre groupes : « ambivalents » (au moins 1 mot positif et 1 mot négatif) ; « positifs » (pas de mot négatif) ; « négatifs » (pas de mot positif) ; « neutre » (que des mots neutres). Une minorité de sujets avait une attitude « négative » (sauf les femmes américaines 25.2%) ou une attitude « ambivalente » (sauf les femmes brésiliennes 42%). Le fait d’aimer le bœuf était très fort parmi les femmes (48-61%) et encore plus chez les hommes (68-78%). En général, des attitudes plus positives étaient retrouvées chez les hommes par rapport aux femmes concernant les associations de mots, l’appréciation et le désir de viande. Les femmes montraient une attitude plus ambivalente et négative (sauf Brésil) et en consommaient moins que les hommes (sauf Argentine). Concernant l’attitude vis-à-vis des végétariens, les femmes avaient davantage une attitude neutre que les hommes et certaines (américaines, brésiliennes) les admiraient. Les femmes françaises et américaines étaient moins hostiles aux végétariens que les hommes. Les hommes argentins, brésiliens et les français surtout étaient les plus hostiles. Conclusion : L’attitude vis-à-vis de la viande de bœuf est très liée au sexe avec des hommes plus attachés à cette viande. Il existe aussi des différences selon les pays, les argentins et français étant les plus positifs alors même que les argentins sont les plus gros consommateurs de bœuf et les français les plus petits. Comparés aux autres pays, les hommes français étaient les plus hostiles aux végétariens tandis que les femmes françaises étaient les moins hostiles. Source : Attitudes toward beef and vegetarians in Argentina, Brazil, France, and the USA. Ruby MB, Alvarenga MS, Rozin P, Kirby TA, Richer E, Rutsztein G. Appetite. 2015 Oct 19. pii: S0195-6663(15)30069-6. doi: 10.1016/j.appet.2015.10.018. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26494521
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