Comportements alimentaires et attitudes en faveur de l’environnement

Nos attitudes en faveur de l’environnement, et notamment de la réduction de notre impact climatique, sont-elles corrélées à nos comportements et à nos régimes alimentaires ? Le travail d’une équipe de recherche anglaise nous livre quelques éléments de réponses et de nouveaux questionnements…
Le changement climatique et la sécurité alimentaire future comptent parmi les plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée. Or, les habitudes alimentaires actuelles contribuent de manière significative à ce problème. Les causes du changement climatique sont en partie connues. Il ne pourra pas y avoir de ralentissement sans changement global de comportement dont le régime alimentaire peut faire partie.
Le but de cette étude est d’explorer le lien entre les apports alimentaires des individus, leurs comportements et leurs attitudes face aux problèmes environnementaux. Une analyse typologique (Cluster Analysis) a été utilisée pour identifier les tendances alimentaires dans l’échantillon et une analyse en composantes principales pour décrire les caractéristiques des comportements et des attitudes face à l’environnement. Trois typologies alimentaires ont été identifiées : régimes alimentaires classiques, orientés santé et traditionnels.
La sensibilisation ne suffit pas pour provoquer l’action
Résultats ? Les régimes classiques et santé étaient associés à des émissions de gaz à effet de serre (GES) plus faibles que le régime traditionnel, mais cette différence s’expliquait en partie par des apports énergétiques inférieurs. Les personnes soucieuses de leur santé signalaient davantage de comportements favorables à l’environnement (impact climatique notamment). En revanche, les actes en faveur de l’environnement et la connaissance des enjeux environnementaux ne différaient pas entre les trois groupes de régimes alimentaires. En outre, aucune association n’a été trouvée entre les attitudes et les comportements favorables, ce qui conforte l’idée qu’il ne suffit pas de sensibiliser les individus pour les inciter à adopter des régimes alimentaires plus sains et plus durables.
Référence : Asvatourian et al.Relationship between pro-environmental attitudes and behaviour and dietary intake patterns.Sustainable Production and Consumption 2018 ; 16 :216-26.
À voir aussi
-
Nutrition17 février 2025
Un bilan 2024 des objectifs EGalim en demi-teinte
La plateforme "ma cantine" publie le rapport "Bilan statistique EGalim 2024" issu de la télédéclaration des données d'achats 2023 des restaurants collectifs. Ce document évalue les avancées et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des objectifs de durabilité et de qualité fixés par la loi EGalim et la loi Climat et résilience. Malgré… -
Comportement alimentaire13 février 2025
Qualité de l’alimentation : le Nutri-Score serait plus efficace et moins coûteux que les taxes et subventions
L’affichage nutritionnel (Nutri-Score) et les politiques de prix sont souvent envisagés pour inciter à une alimentation plus saine. Une étude INRAE montre que le Nutri-Score se révèle être un outil plus efficace et beaucoup moins coûteux pour les finances publiques que les politiques de prix, tandis que la combinaison de ces deux leviers n’améliore pas… -
Santé, pathologies et prévention13 février 2025
Aliments d’origine animale : concilier demande mondiale, enjeux environnementaux et rôle socio-économique du bétail (TRADUCTION)
Cet article de perspective rédigé par une chercheuse américaine fait le point sur la demande croissante en aliments d’origine animale terrestre (AOAT). Au-delà du débat qui se concentre souvent autour de quelques mesures environnementales, elle pointe la nécessité de considérer les endroits où le bétail remplit un ensemble de fonctions clés des systèmes alimentaires mondiaux,…