Conférence EFSA 2018 : l’avenir de l’évaluation des risques au programme (Article de synthèse)
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Réfléchir à l’avenir de l’évaluation des risques en matière de sécurité des aliments tout en tenant compte du contexte social et politique dans lequel ils opèrent. Tel était le défi des chercheurs, des évaluateurs des risques, des spécialistes des sciences sociales et des parties prenantes du monde entier réunis lors de la conférence EFSA 2018.
Plus de 1 100 représentants d’agences nationales de sécurité des aliments, d’instituts de recherche, d’organisations internationales, d’organes de l’Union Européenne (UE) et d’associations de parties prenantes ont participé, du 18 au 21 septembre 2018, à la conférence annuelle de l’EFSA (European Food Safety Authority). Thématique : « Science, Alimentation et Société ». Objectif affiché : « Partager nos points de vue sur la meilleure façon de fournir aux citoyens les réponses et la protection qu’ils exigent et qu’ils méritent », a rappelé en ouverture Bernhard Url, le directeur exécutif de l’EFSA.
De l’évaluation des risques… à la participation citoyenne
Après avoir replacé l’évaluation des risques dans son contexte sociétal lors de la séance plénière d’ouverture du 18 septembre, la conférence de l’EFSA a consacré son deuxième jour à l’évolution des sciences de l’évaluation des risques. Au sein de quatre ateliers, des experts de premier plan venus du monde entier ont exploré l’avenir de l’évaluation des risques associés à l’environnement, à la santé humaine, à la nutrition ou encore aux dangers biologiques. Au rang des sujets abordés : les progrès et les défis en matière d’évaluation des risques pour la santé humaine, la transition nutritionnelle, ou encore, le traçage des risques dans une chaîne alimentaire mondialisée.
Certains sujets ont abordé plus spécifiquement la question des risques liés à la viande, comme l’intervention du Dr Alessandra Carattoli (National Institute of Health – Italie) sur les modes de transmission et de dissémination de résistances bactériennes aux antibiotiques causant des infections d’origine alimentaire chez l’Homme.
Également au programme de ces quatre jours de conférence : la participation des citoyens, la gestion des éléments de preuve ou encore les perspectives d’expertise dans le futur. Plus précisément, certains intervenants se sont penchés sur la pertinence d’une participation de la société dans les sciences réglementaires et les processus de décision, les opportunités et les défis pour l’évaluation des risques au vu de l’explosion exponentielle des données disponibles, ainsi que sur les moyens de se préparer aux évolutions scientifiques et sociales de demain.
Des posters en sus des conférences
En parallèle des conférences, de très nombreux posters ont été présentés, certains concernant davantage la viande. Ainsi, sur le thème de la santé humaine, une équipe italienne a profité de l’événement pour partager les résultats d’une étude relative à la présence de 12 colorants dans 130 échantillons de préparations de viande fraîche. La présence de carmin a notamment été détectée dans deux échantillons, confirmant son utilisation malgré son interdiction,
Une équipe arménienne a pour sa part évalué le risque pour la population lié à la consommation de volailles locales ou importées traitées avec de la tétracycline (antibiotique). Sur le thème de l’ouverture à la société, on retiendra un poster de l’Anses sur l’efficacité des stratégies de communication, avec des études de cas concernant la viande. Et sur le thème du risque biologique, des posters présentant des cas pratiques d’épidémies (consommation de sanglier infecté par Trichinella britovi), des politiques de santé (listeriose et femme enceinte) ou encore des études sur les antibiorésistances (élevages ovins britanniques, salmonelle et poulet au Canada, etc.). Enfin, plusieurs posters abordaient la question de la viande sous le thème de la nutrition (évolution des habitudes alimentaires en Roumanie, etc.).
Et demain ?
« Le principal message que je retiendrai, c’est collaborer, collaborer et encore collaborer, car il ne suffit pas de disposer de la meilleure science possible », déclarait Bernhard Url en clôture des quatre jours de conférence, dont la retransmission en direct a été suivie par 800 autres personnes. « Nous devons continuer à défendre la science et à améliorer la qualité et la valeur de nos travaux scientifiques face aux événements perturbateurs et à l’instabilité. » En pratique, grâce à cette conférence, l’EFSA a pu recueillir de nombreuses idées et perspectives qui l’aideront à faire face aux défis et aux incertitudes à venir.
Source : EFSA.
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