Deux marqueurs urinaires supposés de la consommation de viande ne sont pas associés au risque de cancer colorectal.
Suite à la parution d’une étude qui présentait les taux de 1- et 3- méthylhistidine comme marqueurs des consommations de viande, les auteurs de cette publication ont analysé l’association entre ces deux marqueurs et le risque d’adénome colorectal. Les données révèlent une grande variabilité des mesures urinaires intra-individuelles de ces marqueurs au cours du temps. Mais d’après les résultats de leur étude, les auteurs concluent qu’aucun de ces deux marqueurs n’est associé au risque d’adénome colorectal. Contexte et objectif de l’étude : Des consommations élevées de viande rouge et produits dérivés déclarées dans des enquêtes alimentaires ont été associées à un risque accru de cancer colorectal dans certaines études épidémiologiques d’observation. Toutefois, les erreurs dues aux données auto-rapportées pourraient atténuer les estimations. Des méthodes de mesures plus fiables sont donc nécessaires pour estimer plus précisément cette association. Suite à la parution d’une étude révélant que les taux de 1- et 3- méthylhistidine pourraient être des marqueurs fiables des consommations de viande, les auteurs de cette publication ont analysé l’association entre ces marqueurs et le risque d’adénome colorectal. Méthodologie : Des individus venant pour une sigmoscopie ou une coloscopie de routine ont été inclus dans l’étude et ont rempli un questionnaire de consommations alimentaires et un questionnaire spécifique portant sur la viande. Les taux de 1- et 3-méthylhistidine ont été mesurés dans les échantillons urinaires de 131 sujets atteints d’adénome colorectal et 131 sujets contrôles. Résultats : Bien que les consommations de viandes rouges auto-rapportées soient légèrement supérieures chez les sujets avec adénome colorectal (59 g/jour) par rapport aux sujets contrôles (48 g/jour), les taux urinaires de 1-méthyhistidine et de 3-méthylhistidine n’étaient pas différents dans les deux groupes. De plus, ni le 1-méthyhistidine et de 3-méthylhistidine n’étaient associés à l’adénome colorectal (ORcontinu=0.90 ; IC95 % : 0.53-1.54 et ORcontinu=0.90 ; IC95% : 0.69-1.17, respectivement). En revanche, une association modeste était observée entre la consommation de viande rouge auto-rapportée et le risque d’adénome colorectal (ORcontinu = 1.11 ; IC95% : 0.97-1.28). Une variable combinant les mesures auto-rapportées de consommation de viandes rouges à ces marqueurs urinaires n’était pas non plus associée à l’adénome colorectal. L’analyse des échantillons urinaires sur plusieurs jours auprès de 17 individus révélait une variabilité des résultats. Cette variabilité pourrait expliquer que les risques soient atténués. Les taux de ces marqueurs mesurés chez un seul individu n’étaient pas non plus associés à l’adénome colorectal. Source : Urinary 1-methylhistidine and 3-methylhistidine, meat intake, and colorectal adenoma risk. Amanda J. Cross, Jacqueline M. Major, Nathaniel Rothman and Rashmi Sinha. Eur J Can Prev 2014 Feb 28. eurjcancerprev
Article 42/59 du dossier "Viande, alimentation et cancer"
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