Effet de l’alimentation et du caractère des bouvillons sur leur bien-être et la tendreté de la viande

Selon cette étude parue dans la revue Animals, le caractère des bouvillons aurait une influence significative sur leur productivité et la qualité de la viande, tandis que la stratégie d’engraissement jouerait sur le bien-être animal.
L’objectif de cette expérience était d’évaluer l’effet de différents systèmes d’engraissement, allant du pâturage au concentré, et du caractère des bouvillons sur le bien-être animal et la qualité de la viande. Quatre-vingt-quatre bouvillons Hereford ont été répartis au hasard dans les groupes suivants : T1, pâturage (4 % du poids vif de l’animal) ; T2, pâturage (3 % du poids vif) plus concentré (0,6 % du poids vif) ; T3, pâturage (3 % du poids vif) plus concentré (1,2 % du poids vif) ; T4, alimentation ad libitum à base de concentré. Le caractère a été évalué par trois tests individuels : le crush test, le temps de fuite et la vitesse de sortie, permettant de construire un indice de caractère multicritère. La zone de fuite a également été enregistrée pour chaque traitement. Le bien-être animal a été évalué par l’intégration d’indicateurs de productivité, de physiologie et de comportement, ainsi que par le suivi de l’état de santé dans chaque groupe. La qualité de la viande a été évaluée via la mesure de la force de cisaillement.
Les différences de gain moyen quotidien (GMQ) étaient dues aux différences de composition énergétique des régimes (T4 > T3 > T2 > T1) et n’étaient pas attribuables à des problèmes de bien-être animal. Les animaux du groupe T4 ont eu un GMQ plus élevé, mais le bien-être a été affecté négativement, ce qui a été mis en évidence par des indicateurs physiologiques, la restriction ou la privation de comportements pertinents, des maladies liées au régime alimentaire et la mortalité. T1, T2 et T3 ne semblent pas avoir compromis le bien-être des animaux. Cependant, des mesures préventives et une surveillance stricte doivent être prises pendant le processus d’accoutumance et lors de l’utilisation de tout nouveau régime alimentaire comprenant des concentrés, en raison des maladies alimentaires possibles. Les valeurs de la force de cisaillement étaient plus faibles dans le groupe T1. Aucun des animaux de notre expérience n’était excitable ou agressif, mais il y avait une réponse positive à la manipulation dans tous les groupes. De plus, quel que soit le régime alimentaire, les animaux les plus calmes avaient un GMQ plus élevé et des valeurs de force de cisaillement plus faibles. Le caractère semble donc avoir une influence significative sur la productivité et la qualité de la viande.
Référence : del Campo M, Manteca X, Soares de Lima JM, Brito G, Hernández P, Sañudo C, Montossi F. Effect of Different Finishing Strategies and Steer Temperament on Animal Welfare and Instrumental Meat Tenderness. Animals. 2021; 11(3):859.
Source : Animals
Traduction : CNR BEA.
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