Émissions de gaz à effet de serre : l’agriculture française respecte les objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone

Le Haut Conseil pour le Climat, instance d’expertise indépendante mise en place par le président de la République en novembre 2018, a remis au Gouvernement son premier rapport le 26 juin 2019. Il y est notamment souligné les bons résultats du secteur de l’agriculture en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

« Les émissions du secteur de l’agriculture sont pratiquement stables sur la période 2015-2018 (-0,1% par an) » : telle est la conclusion du rapport remis au Gouvernement le 26 juin dernier par le Haut Conseil pour le Climat, instance d’expertise indépendante mise en place par le président de la République en novembre 2018. Un résultat en phase avec l’objectif de stabilité pour ce secteur stipulé dans la première version de la Stratégie nationale bas-carbone adoptée en 2015 (SNBC1). Mieux encore, le Haut Conseil pour le Climat anticipe une décroissance des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole de 1,4% par an d’ici 2025. Pour rappel, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 a fixé l’objectif de réduire les émissions globales de GES, tous secteurs confondus, de 40% entre 1990 et 2030. Pour le secteur agricole seul, le rapport fait état d’une diminution de ses émissions de GES de l’ordre de 8% entre 1990 et 2018.

Divers facteurs contributifs

Selon l’instance consultative, cette baisse résulte :

  • d’une intensification des systèmes et pratiques de culture et d’élevage ;
  • d’une diminution de la taille du cheptel bovin (moins d’animaux plus productifs) ;
  • d’une diminution des ventes d’azote minéral (rationalisation des épandages d’engrais azotés) ;
  • de l’incorporation d’une part croissante d’agrocarburants.

« Un dispositif qui doit être complété et renforcé »

Le Haut Conseil pour le Climat complète ces chiffres en précisant que le secteur de l’agriculture compte en 2018 pour 19% des émissions de GES, qui sont majoritairement liées à des processus biologiques et se répartissent ainsi :

  • élevage (48%) ;
  • cultures (41%) ;
  • tracteurs, engins et chaudières agricoles (11%).

Le rapport a également salué les apports de certaines lois, telles que la loi Agriculture et Alimentation (EGalim) votée le 2 octobre 2018, qui « ont des effets directs sur leur secteur mais aussi des effets indirects sur d’autres domaines impactant les émissions de GES ». En 2018, selon l’instance consultative, les investissements climat du secteur agricole – c’est-à-dire qui contribuent directement ou indirectement à la réduction des GES et à la transition énergétique – ont atteint 400 millions d’euros.

Enfin, pour améliorer le dispositif actuel jugé insuffisant par le Haut Conseil pour le Climat, ce dernier préconise notamment de :

  • renforcer le niveau et le contrôle des exigences environnementales liées à la Politique agricole commune (PAC) ;
  • mobiliser le puits de carbone des sols agricoles (objectif 4 pour 1000).

Source : Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.