Exclure la viande de l’alimentation pourrait être délétère pour la santé osseuse (TRADUCTION)
Cette étude a examiné l’association entre l’adhésion à un régime végétarien (selon le type et le statut actuel ou non du régime) et les Z-scores de densité minérale osseuse (DMO) au niveau de la colonne vertébrale, de la hanche et du col du fémur au sein d’une cohorte de plus de 20 000 participants à la Biobanque de Taiwan. Les résultats indiquent que l’adhésion à un régime excluant la viande pourrait être préjudiciable à la santé osseuse, avec des DMO réduites à différents endroits du squelette.
L’impact des régimes végétariens sur la densité minérale osseuse (DMO) étant controversé, des chercheurs ont souhaité déterminer l’association entre le type et le statut de végétarien et les Z-scores de DMO de la colonne vertébrale, de la hanche et du col du fémur à partir des données de 20 110 volontaires de la Biobanque de Taiwan. La DMO a été mesurée par absorptiométrie biénergétique à rayons X (DXA). Le statut végétarien (non végétarien, ancien végétarien et végétarien actuel) et le type de régime (non végétarien, ovo-végétarien, lacto-végétarien, lacto-ovo-végétarien et végétalien) ont été déterminés à l’aide de questionnaires.
Régimes végétariens : des DMO inférieures à différents endroits du squelette
Les participants comprenaient 12 910 femmes et 7 200 hommes, avec un âge moyen de 55,5 ans. Les végétariens actuels avaient des Z-scores de DMO significativement plus bas que les non-végétariens au niveau de la colonne vertébrale (coefficient de régression non standardisé, B = – 0,195, p = 0,006), de la hanche gauche (B = – 0,125, p = 0,008) et de la hanche droite (B = – 0,100, p = 0,027). Par ailleurs, toujours par rapport aux non-végétariens, les végétaliens actuels et les non-végétaliens présentaient des Z-scores de DMO nettement inférieurs à certains endroits du squelette ; et les non-végétaliens avaient des Z-scores de DMO significativement plus bas au niveau de la colonne vertébrale (B = -0,184, p = 0,010), de la hanche gauche (B = – 0,124, p = 0,010) et du col du fémur gauche (B = – 0,125, p = 0,012). Pour les végétaliens actuels, cependant, les différence de Z-scores n’étaient significatives qu’au niveau de la hanche droite (B = – 0,232 ; p = 0,028). Néanmoins, après avoir stratifié le régime végétarien en plusieurs sous-groupes, les végétaliens actuels présentaient une réduction significative des Z-scores de DMO au niveau de la colonne vertébrale et de la hanche droite, avec des coefficients B respectivement de – 0,326 et – 0,238. Les lacto-végétariens actuels présentaient également des Z-scores significativement plus faibles (p < 0,05) au niveau de la colonne vertébrale (B = – 0,459), de la hanche gauche (B = – 0,313) et de la hanche droite (B = – 0,214). En outre, les lacto-ovo-végétariens actuels avaient des Z-scores significativement plus faibles au niveau de la colonne vertébrale (B = – 0,175) et de la hanche gauche (B = – 0,115).
Ainsi, par rapport aux non-végétariens, les végétariens actuels, et particulièrement les végétaliens, les lacto-végétariens et les lacto-ovo-végétariens, présentent des Z-scores de DMO significativement inférieurs à différents endroits du squelette. Le fait d’adhérer à un régime végétarien, quel qu’il soit, pourrait donc s’avérer préjudiciable pour la santé osseuse.
Référence : Hsu TL, Chou YH, Ho CC, Tantoh DM, Lu WY, Lung CC, Jan CF, Wang L, Liaw YP. Spine, hip, and femoral neck bone mineral density in relation to vegetarian type and status among Taiwanese adults. Arch Osteoporos. 2023 Nov 14; 18(1):134.
Source : Archives of Osteoporosis
À voir aussi
-
Transversal6 novembre 2024
Valeurs nutritionnelles des viandes rouges
Le document Valeurs nutritionnelles des viandes rouges synthétise les valeurs nutritionnelles disponibles de tous les morceaux de viande et abats de bœuf, veau, agneau ou viande chevaline ayant été étudiés depuis 2006. Les données de viandes crues proviennent d’études en laboratoire financées par Interbev. Les données de viandes cuites ont été obtenues par calcul à… -
Santé, pathologies et prévention29 octobre 2024
Une revue de littérature prône une juste consommation d’aliments d’origine animale pour la santé humaine (Article de synthèse)
Le Pr Alice Stanton, du Royal College of Surgeons en Ireland, publie une revue de la littérature scientifique dans laquelle elle alerte une nouvelle fois sur les risques de carences en micronutriments et en protéines associés à une alimentation trop végétalisée. « Les recommandations alimentaires devraient conseiller de modérer les consommations excessives d’aliments d’origine animale, plutôt… -
Composition et apports nutritionnels29 octobre 2024
Le végétalisme associé à un déficit d’apport en protéines chez les personnes âgées
Dans cette étude, les chercheurs ont simulé la manière dont une transition vers un régime plus végétal à différents degrés (flexitarien, pescétarien, végétarien ou végétalien) pouvait affecter la disponibilité des protéines alimentaires chez les personnes âgées. Leurs résultats indiquent que, si le remplacement des sources de protéines animales par des sources végétales réduit à la…