Exploration des futures typologies de consommation des viandes : une prédiction difficile

Selon ce récent article d’un bioéconomiste belge, il est difficile de prédire à 2030-2050 les futures tendances mondiales de consommation des viandes (à la hausse ou à la baisse ?), en raison de la diversité des pratiques de consommation.

Contexte et objectif : La transition nutritionnelle englobe un ensemble de grands changements dans l’alimentation humaine et l’état nutritionnel, à travers l’histoire et qui est influencé par un large éventail de facteurs tels que le revenu, le progrès technique,  l’urbanisation et la culture. Les sociétés à revenu élevé sont les témoins d’une évolution vers des régimes contenant davantage de matières grasses, de sucre, d’aliments transformés et moins de fibres, conduisant à une forte augmentation des maladies non transmissibles, telles que l’obésité. Cette tendance peut également être observée parmi les classes moyennes. Néanmoins, il semble qu’un changement définitif soit en cours, avec notamment une tendance vers une consommation de graisses de qualité supérieure, de céréales complètes, de davantage de fruits et légumes et de moins de viande.

Méthodologie : Cet article évalue le statut des différents pays concernant la phase de transition nutritionnelle dans laquelle ils se trouvent. Il réalise aussi une enquête qualitative concernant les facteurs favorisant et entravant la dernière phase de la transition qui conduit vers une moindre consommation de viande en prenant en compte les différences culturelles entre les groupes de consommateurs à travers le pays. L’analyse de ces deux objectifs génère un aperçu des scénarios futurs possibles concernant la consommation de viande

Résultats : La consommation future de produits d’origine animale dans les pays en développement devrait augmenter de 29% à 35% en 2030 et 37% en 2050, comparé à une moyenne de 48% dans les pays industrialisés. En dehors e la Chine et du Brésil, la croissance de la demande en viande, qui était de 3 % entre 1961-2001 devrait ralentir et passer à 1.7% jusqu’en 2030 et 1 % entre 2030-2050. Les auteurs ne peuvent pas prédire si l’on se dirige vers une occidentalisation des consommations (avec plus de consommation de protéines animales et de graisses) ou vers une réduction de la consommation des viandes comme cela est observé dans quelques pays développés en raison de la diversité des pratiques de consommation. Ils observent, en revanche que les recherches s’activent vers une production intensive plus durable, augmentant la productivité animale, réduisant les pertes et répondant aux attentes des consommateurs.

Source : Exploring future patterns of meat consumption. Erik Mathijs. 2015 Meat Science May 12.