Fiches thématiques de la CNE : l’élevage de ruminants et l’héritage traditionnel, le patrimoine gastronomique et la souveraineté alimentaire

Depuis avril 2024, la Confédération nationale de l’élevage (CNE) publie progressivement une série de fiches thématiques présentant les services rendus par l’élevage de ruminants. Parmi les dernières parues, trois concernent l’élevage de ruminants dans un contexte de tradition et de patrimoine national. Ainsi, l’une traite de la richesse du patrimoine lié à cet élevage, en termes de traditions pastorales, de savoir-faire et de paysages culturels, tandis qu’une autre aborde le rôle emblématique des produits issus de l’élevage dans le patrimoine gastronomique français. Enfin, la troisième décrit comment l’élevage de ruminants en France contribue à la souveraineté alimentaire du pays.

 « En quoi l’élevage de ruminants constitue-t-il un héritage traditionnel ? »

  • La diversité des races de ruminants constitue un patrimoine génétique remarquable, conservé grâce à l’élevage de ruminants et aux actions de préservation de cette diversité. Ce patrimoine irremplaçable permet à la fois de s’adapter aux différents territoires et aux différents modes d’élevage et d’offrir une large gamme de produits de qualité qui font partie du patrimoine gastronomique français.
  • L’élevage est crucial pour préserver des métiers traditionnels : tout en fournissant des matières premières essentielles, il maintient des pratiques traditionnelles telles que la transhumance. Désormais reconnue comme un patrimoine culturel immatériel de l’humanité, cette dernière incarne les savoirs et rituels ancestraux liés à l’élevage pastoral, renforçant l’identité culturelle et les liens sociaux dans les communautés rurales.
  • Les protections dont bénéficient certains produits issus de l’élevage de ruminants sous signes officiels de qualité et d’origine (AOP, AOC, STG, autres dénominations) mettent en avant leur rôle patrimonial. Méthodes de production traditionnelles, savoir-faire spécifiques, zones géographiques déterminées et caractéristiques distinctives des produits sont ainsi reconnus et protégés.
  • L’élevage de ruminants confère une valeur patrimoniale aux paysages, incitant à leur préservation pour leur importance culturelle et historique. Des exemples tels que les Grands Causses et les Cévennes, reconnus par l’Unesco, illustrent cette valorisation des paysages liés à l’agropastoralisme. Les initiatives de classement national et régional, telles que les Parcs Naturels Régionaux en France, témoignent de la volonté de préserver ces paysages, essentiels à l’attrait territorial.

« En quoi la diversité des produits issus de l’élevage de ruminants contribue-t-elle au prestige de la gastronomie française ? »

  • Les produits issus de l’élevage de ruminants incarnent la richesse des terroirs, la diversité des saveurs et le savoir-faire artisanal. Ils participent au rayonnement de la gastronomie française. Les signes de qualité des produits sont des garanties de l’origine géographique, de la tradition et du savoir-faire qui caractérisent des produits spécifiques, assurant au consommateur une expérience gustative et culturelle authentique.
  • Les métiers de la production, de la transformation et de la commercialisation sont essentiels à l’identité gastronomique française. Ces professions reposent sur des savoir-faire traditionnels qui permettent de maintenir la qualité et l’authenticité des produits français.

« Comment les élevages de ruminants contribuent-ils à la souveraineté alimentaire de la France ? »

  • En France, la balance commerciale des produits de ruminants est positive. Cette force réside notamment dans la production supérieure à la consommation de produits laitiers français et de bovins vivants. Par ailleurs, les démarches de qualité ont un fort intérêt à l’export.
  • L’élevage de ruminants réduit sa dépendance aux protéines importées en valorisant les protéines des fourrages et en utilisant des protéagineux produits localement. Parallèlement, il favorise une agriculture plus efficace et durable, notamment en produisant des engrais organiques (effluents d’élevage) réduisant notre dépendance aux importations d’engrais chimiques.
  • Le territoire français, grâce à ses surfaces en herbe peu propices à la culture mais valorisées par les ruminants, joue un rôle crucial dans la production de protéines pour l’alimentation humaine, tout en fournissant de nombreux services environnementaux.
  • Le maintien de notre souveraineté alimentaire dépend de la résilience économique des filières agricoles, notamment au niveau des élevages. Améliorer leur revenu et renforcer la compétitivité des filières d’élevage de ruminants sont des priorités essentielles pour assurer une production durable et maintenir les exploitations françaises.

Source : CNE

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