Image paradoxale de la viande et consommation de viande dans différents contextes culturels : réactions parmi les populations chinoises et françaises

Pour des raisons culturelles, les Français sont plus affectés que les Chinois par le paradoxe symbolique que représente la viande. Contexte : Aliment nourrissant mais aussi aliment plaisir, la viande joue un rôle important dans l’alimentation des populations. Toutefois, le paradoxe que soulève sa consommation (ne pas vouloir de mal aux animaux et cependant s’en nourrir) implique l’expérience d’une dissonance cognitive ou d’un inconfort psychologique. Méthodologie : A partir de deux études ciblant la production de viande et sa consommation, les auteurs ont examinés les stratégies des participants Chinois et Français pour atténuer cette dissonance : faire usage d’une moindre volonté de consommer de la viande ou « dé mentaliser » les animaux mangé. Résultats : Lorsque les participants se focalisent sur la production de viande (à travers l’abattage), ils rapportent une moindre volonté de consommer du bœuf que lorsqu’on leur présente un schéma sur les différents morceaux de viandes du bœuf. Associer la viande à un animal vivant devant être abattu peut influencer le désir des individus à consommer de la viande. Pour atténuer cette dissonance, les français, mais pas les chinois, attribuent moins de capacités mentales aux vaches lorsque la relation entre la viande et son origine animale est plus saillante (animal en pâture). Lorsque les participants se focalisent sur la consommation de viande dans des conditions où on leur montre une image de l’animal, ils rapportent une moindre volonté à consommer du bœuf comparativement à lorsqu’ils sont dans des conditions où on leur montre une image du plat préparé. Conclusion : Ces données suggèrent que l’usage de différentes stratégies pour résoudre la dissonance cognitive liée au paradoxe de la viande, dépend des contextes dans lesquels le lien entre l’animal et la viande est fait et aussi du contexte culturel. Les français sont plus affectés que les chinois par ce paradoxe de la viande lorsqu’ils sont mis au courant des étapes de production de la viande. Cela s’expliquerait par le fait que les Chinois sont plus habitués à l’abattage des animaux que les Français. Source : Confronting the meat paradox in different cultural contexts: Reactions among Chinese and French participants. Tian Q, Hilton D, Becker M. Appetite. 2015 Sep 11. pii: S0195-6663(15)30020-9. doi: 10.1016/j.appet.2015.09.009.