Impact carbone, densité énergétique et densité nutritionnelle des aliments

Les récents travaux d’Adam Drewnowski, publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition à partir de données Françaises, confirment l’importance de l’unité fonctionnelle prise en compte pour évaluer l’impact environnemental (impact carbone mesuré par l’émission de gaz à effet de serre) de différentes catégories d’aliments. Ces travaux préconisent d’évaluer celui-ci pour 100 kcal ou selon un score de qualité nutritionnelle plutôt que pour 100 g. Ils soulignent la nécessité de prendre en compte la densité nutritionnelle des aliments lorsque l’on évalue leur impact carbone. Méthodologie : Cette étude a été réalisée sur l’impact carbone de 660 produits Casino associé à la mesure de scores nutritionnels calculés d’après les données de composition nutritionnelle de 483 aliments et boissons issues de la Table Ciqual (ANSES), répartis en 34 catégories d’aliments. Résultats : Les aliments d’origine animale (viandes, produits laitiers) présentent un taux d’impact carbone (IC) beaucoup plus faible pour 100 kcal que pour 100 g. Les céréales et les confiseries sont les catégories d’aliments qui présentent les plus faibles IC (pour 100g et 100 kcal) mais la plus forte densité énergétique et la plus faible densité nutritionnelle. De façon générale, les aliments de meilleure densité nutritionnelle sont associés à un plus fort impact carbone pour 100 kcal. Conclusion : La prise en compte de l’impact environnemental des aliments doit être associée à celle de leurs apports nutritionnels. Le fait quel’empreinte carbone plus élevée de certains aliments puisse être compensée par leur bonne densité nutritionnelle doit être davantage pris en compte et investigué. Source : Energy and nutrient density of foods in relation to their carbon footprint .Adam Drewnowski, Colin D Rehm, Agnes Martin, Eric O Verger, Marc Voinnesson, and Philippe Imbert. Am J Clin Nutr January 2015 vol. 101 no. 1 184-191. ajcn.nutrition.org
À voir aussi
-
Nutrition17 février 2025
Un bilan 2024 des objectifs EGalim en demi-teinte
La plateforme "ma cantine" publie le rapport "Bilan statistique EGalim 2024" issu de la télédéclaration des données d'achats 2023 des restaurants collectifs. Ce document évalue les avancées et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des objectifs de durabilité et de qualité fixés par la loi EGalim et la loi Climat et résilience. Malgré… -
Comportement alimentaire13 février 2025
Qualité de l’alimentation : le Nutri-Score serait plus efficace et moins coûteux que les taxes et subventions
L’affichage nutritionnel (Nutri-Score) et les politiques de prix sont souvent envisagés pour inciter à une alimentation plus saine. Une étude INRAE montre que le Nutri-Score se révèle être un outil plus efficace et beaucoup moins coûteux pour les finances publiques que les politiques de prix, tandis que la combinaison de ces deux leviers n’améliore pas… -
Santé, pathologies et prévention13 février 2025
Aliments d’origine animale : concilier demande mondiale, enjeux environnementaux et rôle socio-économique du bétail (TRADUCTION)
Cet article de perspective rédigé par une chercheuse américaine fait le point sur la demande croissante en aliments d’origine animale terrestre (AOAT). Au-delà du débat qui se concentre souvent autour de quelques mesures environnementales, elle pointe la nécessité de considérer les endroits où le bétail remplit un ensemble de fonctions clés des systèmes alimentaires mondiaux,…