Impact du pâturage sur les températures du sol de surface dans les prairies de Mongolie centrale (TRADUCTION)

Le pâturage est une pratique ancestrale qui façonne les paysages depuis des millénaires. Au-delà de son rôle dans la production alimentaire, le pâturage exerce une influence significative sur les écosystèmes. Cette étude, menée en Mongolie, s’intéresse plus particulièrement à l’impact du pâturage sur la température du sol. En analysant des parcelles soumises à différentes intensités de pâturage et orientées différemment, les chercheurs ont mis en évidence des modifications notables de la dynamique thermique du sol. Les résultats obtenus soulignent l’importance de la gestion du pâturage dans la dynamique thermique du sol.

 Le pâturage par le bétail peut modifier les conditions de surface dans les prairies, ce qui a un impact sur le transfert d’énergie entre l’atmosphère et le sol et, par conséquent, sur les températures au sol. Dans cette étude conduite en Mongolie centrale, les chercheurs ont examiné la couverture végétale en été et en hiver, et mesuré les températures de surface du sol pendant 14 mois sur des sites présentant un niveau de pâturage intense ou non et orientés soit vers le nord, soit vers le sud.

Un impact considérable du pâturage intensif mais dépendant de la topographie

Dans l’ensemble, le pâturage intensif entraîne une réduction substantielle de la couverture végétale, une modification des conditions d’enneigement et une absence d’accumulation de litière en surface. La comparaison des parcelles intensément pâturées et non pâturées montre de grandes différences saisonnières dans les températures de surface du sol, les parcelles pâturées étant jusqu’à +5,1°C plus chaudes en été et -5,4 °C plus froides en hiver sur un site orienté sud. Les chercheurs ont également constaté que l’effet de l’intensité du pâturage dépend de l’aspect topographique, avec des différences saisonnières plus faibles de +1,4 °C et -2,5 °C entre les parcelles pâturées et non pâturées sur un site orienté au nord. Cela s’explique par le fait que le rayonnement solaire disponible est plus faible sur les sites orientés nord, ce qui réduit les différences de couverture végétale entre les parcelles ouvertes et les parcelles clôturées. In fine, pour les deux aspects, les différences saisonnières se compensent largement, avec à la fois un léger refroidissement net et un réchauffement en fonction des effets au printemps et en automne. Cette étude suggère que la gestion du bétail pourrait être utilisée pour modifier la dynamique annuelle de la température du sol, voire influencer la dynamique locale du pergélisol.

Référence : Zweigel, R. B., Dashtseren, A., Temuujin, K., Sharkhuu, A., Webster, C., Lee, H., and Westermann, S. Impact of livestock activity on near-surface ground temperatures in central Mongolian grasslands. Biogeosciences, 21, 5059–5077 (PDF en libre accès)

Source : Biogeosciences

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