La France classée 2e au palmarès mondial de performance environnementale 2018 (Article de synthèse)

Constituer un tableau de bord qui met en évidence les pays leaders en matière de performance environnementale, et qui donne un aperçu des bonnes pratiques et des orientations à suivre en termes de développement durable, tel est l’objectif du classement selon l’indice de performance environnemental, dont les résultats 2018 viennent d’être dévoilés.

Avec un score de 83,95, la France arrive seconde après la Suisse (87,42) au palmarès mondial des 180 pays faisant preuve de performance environnementale. À la base de ce classement, l’indice de performance environnementale, qui tient compte de 24 indicateurs de performance répartis dans 10 catégories, couvrant des secteurs allant de la santé de l’environnement à la vitalité de l’écosystème.

Un Top 5 100 % européen

En tête de classement, la Suisse révèle de très bonnes performances en matière de climat, d’énergie, de lutte contre la pollution atmosphérique ou d’assainissement de l’eau. La France tire également son épingle du jeu dans la protection des biomes terrestres1, dans la gestion durable de l’azote et dans la vitalité de son écosystème. Elle est suivie de près par le Danemark (81,60), Malte (80,90) et la Suède (80,51). Ces cinq pays en tête de classement affichent un engagement de longue date en matière de protection de la santé publique, de préservation des ressources naturelles et de découplage de l’activité économique des émissions de gaz à effet de serre (GES).
En bas du classement 2018, figurent le Népal (31,44), l’Inde (30,57), la République démocratique du Congo (30,41), le Bangladesh (29,56) et le Burundi (27,43). Leurs faibles scores témoignent d’efforts nationaux à réaliser, afin d’améliorer la qualité de l’air, la protection de la biodiversité et la réduction des GES. Quant aux États-Unis, ils se classent au 27e rang de l’indice de performance énergétique 2018, à la dernière place des pays industrialisés, du fait de leur performance médiocre sur la prévention de la déforestation et la réduction des GES.

Un classement relativement stable au fil des ans

Sur le tableau de bord mondial, les pays au sommet du classement ont tendance à ne pas beaucoup changer au fil du temps. La durabilité d’une bonne gouvernance et les investissements dans les infrastructures rendent la détérioration du score rare. Au contraire, les pays en développement sont ceux ayant le plus à gagner des améliorations de leur performance environnementale. Des investissements dans l’eau potable, l’assainissement et les infrastructures énergétiques pourraient les aider à améliorer considérablement leurs résultats.

Une amélioration trop lente de la santé environnementale mondiale

Les tendances observées au cours des dernières décennies suggèrent que la qualité de l’environnement s’améliore, mais le rythme des progrès pourrait s’avérer trop lent pour atteindre les objectifs énoncés en termes de développement durable (Objectifs d’Aichi). Les scores globaux se sont améliorés de 3,34 points par rapport à une base de 28,16. Cependant, à mesure que les pays se développent, la production industrielle et le transport automobile exposent les populations à une pollution atmosphérique élevée. Ainsi, la qualité de l’air demeure la principale menace environnementale. En outre, des mesures considérables restent à prendre pour assurer la disponibilité des services d’eau potable et d’assainissement dans le monde entier. Enfin, l’exposition aux métaux lourds persiste à l’échelle mondiale avec l’augmentation de la production de plomb dans le monde.
Une forte vitalité des écosystèmes mondiaux
Concernant la vitalité des écosystèmes, les scores globaux ont considérablement augmenté de 5,25 points par rapport à une base de 50,68. La communauté mondiale a dépassé l’objectif international de protection du milieu marin fixé pour 2014. Mais l’intensification des efforts de surveillance seront indispensables, tant au niveau de la pêche, pour préserver les stocks halieutiques mondiaux, qu’au niveau forestier, pour limiter les pertes de couvert forestier, ou de l’agriculture, pour laquelle la mauvaise gestion de l’azote continue de menacer la santé et la durabilité des ressources naturelles. Ainsi, des compromis entre richesse des pays et performance environnementale devront être adoptés pour faire progresser la durabilité, en matière de protection humaine et des écosystèmes.

1 Milieu écologique étendu et homogène, à la surface du globe terrestre (forêt tropicale, désert…).

Source : Environmental Performance Index.