L’anxiété interviendrait dans l’association observée entre une consommation élevée de viande rouge et le risque de cancer

Ce travail, réalisé à partir des données de la cohorte française NutriNet-Santé, visait à étudier la modulation par lanxiété de lassociation observée dans les études épidémiologique entre une consommation élevée de viande rouge et de viande transformée et l’augmentation du risque de cancer.

METHODES :

Le risque de développer un cancer (tous les cancers ou le cancer colorectal) a été évalué au regard de la consommation de viande rouge et de viande transformée ainsi que de la quantité de fer héminique de ces viandes en utilisant des modèles de Cox multi-ajustés dans un échantillon de 101 269 sujets. La modulation de cette association par lanxiété, estimée par le traitement de lanxiété, a été étudiée chez ces mêmes sujets.

RESULTAT :

Sur une période de suivi moyenne de 5,5 ans, 3126 cas de cancer dont 250 cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués. Une augmentation de 50 g/jour en plus de la consommation habituelle de viande rouge et de viande transformée (hors jambon) a été associée à une augmentation de 16 % du risque de développer un cancer colorectal (HR50g/j=1,16 (1,01-1,34), p=0,04) dans la population globale. Après stratification sur lanxiété, (p interaction= 0,035), cette augmentation de risque associée à une quantité de viande rouge et transformée accrue de 50 g par jour est de 42 % (HR = 1,42 (1,03-1,94, p =0,03)) chez les participants anxieux tandis qu’elle n’est que de 11 % (HR = 1,12 (0,94-1,33, p-trend=0,20) chez les autres participants.

Une augmentation de 1 mg/jour de lapport en fer héminique provenant de ces viandes a été associée à une augmentation de 24 % du risque de développer un cancer colorectal (HR1mg/j=1,24 (1,04-1,49), p=0,02). Pour les participants anxieux, ce risque est passé à 55 % (HR1mg/j=1,55 (1,07-2,24), p=0,02 vs 16 % (HR =1,16 (0,95-1,44), p=0,15) pour les autres participants.

CONCLUSION : Cette étude prospective suggère que l’association observée entre une consommation augmentée de viande viande rouge et transformée et le risque de cancer est plus forte chez les personnes anxieuses. Un des mécanismes impliqués pourrait être lié à l’altération de la fonction de barrière intestinale qui augmenterait l’effet toxique des aldéhydes de la viande rouge et de la viande transformée.

Référence : Marie Beslay, Bernard Srour, Mélanie Deschasaux, Edwin Fouche, Nathalie Naud, Valerie Bacquie, Francoise Gueraud, Valentina Andreeva, Serge Hercberg, Paule Latino-Martel, Vassilia Theodorou, Fabrice H. Pierre, Mathilde Touvier.

Modulation of the positive association between red and Processed meat consumption and cancer risk by anxiety in The nutrinet-sante cohort. Gastroenterology, Vol. 158, Issue 6, S-1007

 

Source : Gastroenterology

 

 

 

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