Le bien-être des moutons amélioré par la fourniture d’ombre d’après les résultats d’une étude en Nouvelle-Zélande (TRADUCTION)
Cette étude a examiné les réponses comportementales et physiologiques des moutons ayant ou non accès à l’ombre en été en Nouvelle-Zélande. Bien qu’aucun effet physiologique du temps chaud n’ait été détecté, les moutons profitaient de l’ombrage disponible et leurs taux de respiration, qu’ils soient à l’ombre ou non, indiquaient un stress thermique. L’accès à l’ombre améliore donc le bien-être des moutons même lors d’un été doux et s’avère donc important en climat tempéré.
Le stress thermique affecte négativement le bien-être des moutons, en particulier dans les climats chauds. Cependant, les connaissances sur le stress thermique et les besoins en ombre des moutons dans les climats tempérés sont peu étendues. Cette étude avait pour but d’examiner les réponses comportementales et physiologiques des moutons ayant ou non accès à l’ombre en été en Nouvelle-Zélande, où le climat est principalement tempéré. Quarante-huit brebis croisées d’âge mixte Romney ont été réparties en 4 groupes dans des enclos ombragés (2 m2 d’ombre/mouton) ou non ombragés selon un schéma croisé (7 jours/traitement). Un échantillon de sang a été prélevé avant le début des traitements, au moment du croisement et après le deuxième traitement (3 fois/mouton) pour analyser les globules rouges et blancs, les acides gras non estérifiés (AGNE) et la thyroxine (T4). Le comportement de couchage a été enregistré en continu à l’aide d’accéléromètres HOBO. L’utilisation de l’ombre, le broutage, la rumination, le couchage, l’halètement et l’abreuvement ont été enregistrés pendant 5 jours/traitement à l’aide d’un échantillonnage instantané. Les taux de respiration individuels ont été obtenus 2 fois/h au cours de la période d’observation. Les conditions météorologiques ont été surveillées à l’aide de stations météorologiques portables (la température moyenne de l’air était de 19,8 °C, avec un écart de 18,3 à 23,3 °C).
Le bien-être des moutons amélioré par la fourniture d’ombre
Les moutons ayant accès à l’ombre ont utilisé cette ressource dans 25,7 % des observations proportionnellement au rayonnement solaire. Les moutons non ombragés avaient tendance à passer plus de temps à brouter pendant la journée que lorsqu’ils étaient à l’ombre (62,6 versus 57,7 %, P=0,080). Les deux groupes de traitement ont été observés en train de ruminer dans un pourcentage similaire d’observations. Les moutons non ombragés ont passé 30,6 % des observations diurnes couchés contre 35,1 % pour les moutons ombragés (P=0,055). Cependant, les temps de couchage sur 24 h étaient similaires ; les moutons ombragés ont passé, en moyenne, 12,3 h couchés/24 h contre 11,8 h pour les moutons non ombragés (P=0,258). L’halètement bouche ouverte et la langue tirée ont été principalement observés chez les moutons non ombragés. Cependant, il y avait trop peu d’observations de ces comportements pour faire l’objet d’une analyse statistique. Les moutons non ombragés avaient des taux de respiration numériquement plus élevés que les moutons ombragés (130 vs 156 respirations/min, P=0,410). La fréquence respiratoire moyenne était supérieure à 200 respirations/min sur 3 et 7 jours respectivement pour les animaux à l’ombre et sans ombre. Seuls les moutons sans ombre avaient des taux de respiration quotidiens moyens ≥ 300 respirations/min. Aucun effet physiologique du temps chaud n’a été détecté (P≥0,193). Ces résultats suggèrent que le bien-être des moutons dans un climat tempéré peut être amélioré par la fourniture d’ombre, même lors d’un été doux.
Référence : Schütz KE, Saunders LR, Huddart FJ, Watson T, Latimer B, Cox NR. Effects of shade on the behaviour and physiology of sheep in a temperate climate. Applied Animal Behaviour Science; March 2024, 272: 106185 (PDF en libre accès)
Source : Applied Animal Behaviour Science
À voir aussi
-
Bien-être animal29 octobre 2024
Revue : Repenser l’enrichissement environnemental comme une opportunité d’acquérir des informations
Dans cette revue de la littérature scientifique, les auteurs partent du principe que les enrichissements environnementaux ont pour point commun de fournir des informations aux animaux, ce qui leur permet de mieux s’adapter à des environnements futurs. Ils y présentent les implications de cette vision recadrée afin de susciter davantage de recherches dans cette voie.… -
Bien-être animal15 octobre 2024
Une fiche espèce de la Chaire Bien-être animal résume tout ce qu’il faut savoir sur le cheval
En 2022, l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) dénombrait plus d‘un million de chevaux détenus en France. Mais cet animal n’en demeure pas moins mal connu du grand public. C’est pourquoi la Chaire Bien-être animal a réalisé une nouvelle fiche espèce, sous la forme d’une infographie, afin de « Tout savoir sur le cheval ! ».… -
Bien-être animal15 octobre 2024
Enrichissement relationnel chez les ruminants et les équidés
Cette revue de la littérature scientifique présente les connaissances actuelles en matière d’enrichissement relationnel (i.e. enrichissement social) chez les ruminants et les équidés. Les besoins spécifiques des animaux en matière d’enrichissements étudiés dans la littérature scientifique, ainsi que leurs impacts sur le bien-être animal y sont présentés. Les auteurs identifient également des lacunes dans les…