Le Gouvernement adopte la feuille de route « pastoralisme et ours »

La cohabitation entre l’ours et le pastoralisme au sein du massif des Pyrénées représente un enjeu important qui traduit à la fois les engagements de la France en matière de préservation de la biodiversité et la volonté affirmée de protéger l’activité pastorale en montagne. Face aux difficultés rencontrées par les éleveurs ces dernières années, l’État souhaite renforcer certains dispositifs et également expérimenter de nouveaux outils, avec l’objectif de limiter les prédations par l’ours sur les estives dans le cadre d’une feuille de route « ours et pastoralisme ».

L’extension du territoire de présence de l’ours, la détection de la présence du loup, la réintroduction à l’automne 2018 de deux ourses dans le Béarn, l’augmentation sensible des dommages sur l’ensemble de la chaîne, notamment en Ariège, renouvellent les termes de l’équilibre à trouver entre les activités pastorales et la présence de l’ours dans les Pyrénées. Face aux difficultés rencontrées par les éleveurs ces dernières années, l’État souhaite renforcer certains dispositifs et également expérimenter de nouveaux outils, avec l’objectif de limiter les prédations par l’ours sur les estives dans le cadre d’une feuille de route « ours et pastoralisme ».

Préserver les ours

La restauration, la conservation et le maintien d’une population d’Ours brun dans les Pyrénées s’inscrivent dans une politique européenne de conservation de la biodiversité, tant par la conservation directe de l’espèce que par la préservation  des milieux qu’elle occupe. Les Pyrénées sont le dernier territoire de France accueillant l’Ours brun. Alors que depuis le début du siècle dernier la population d’ours ne cessait d’y régresser, la France a mis en place ces dernières décennies plusieurs programmes visant à la reconstitution d’une population viable.

Protéger le pastoralisme

L’élevage de montagne et plus spécifiquement le pastoralisme, par sa contribution à la production, à l’emploi, à l’ouverture des paysages, ainsi qu’à la gestion et au développement de la biodiversité est une activité essentielle de la vie et de   l’espace montagnard. En 2018, la responsabilité de l’ours n’a pas pu être écartée lors de 552 attaques constatées sur l’ensemble du massif des Pyrénées, tuant 780 animaux domestiques, principalement des ovins, et détruisant 20 ruches. Elles se concentrent principalement dans l’Ariège, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées.

La feuille de route Ours et Pastoralisme

La feuille de route adoptée par le gouvernement se fonde sur les conclusions de la mission de terrain sur le pastoralisme et l’ours des inspecteurs généraux du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Elle a fait l’objet d’une concertation locale, sur la base d’échanges, pilotée par le préfet de la région Occitanie, préfet coordonnateur de massif des Pyrénées, associant l’ensemble des acteurs concernés au niveau du massif et dans les départements.

En introduction, l’État affirme que, dans les conditions actuelles de la dynamique de population, il n’engagera pas de nouvelles réintroductions d’ours, sauf en cas de mortalité, notamment liée à une cause anthropique. Cette feuille de route apporte par ailleurs des réponses concrètes aux attentes des éleveurs, dès la saison d’estive 2019, notamment par :

  • une meilleure information des éleveurs sur la localisation des ours et le développement des moyens de communication dans les estives ;
  • un accompagnement financier renforcé des éleveurs pour le déploiement des mesures de protection des troupeaux (parcs, chiens et bergers) dans les Pyrénées ;
  • la mise en place d’un dispositif d’effarouchement graduel des ours, pour les estives qui font l’objet d’une prédation ursine en dépit de l’utilisation de mesures de protection des troupeaux. Ces actions d’effarouchement bénéficieront notamment d’un appui technique dédié de l’Etat (Office National de la Chasse et de la Faune sauvage) ;
  • une revalorisation de l’indemnisation des pertes subies par les éleveurs du fait de la prédation de l’ours.

Une gouvernance au plus près du terrain

Une gouvernance « pastoralisme et ours », pour l’ensemble du massif permettra d’assurer une mise en oeuvre concertée de la feuille de route par le préfet de la région Occitanie, préfet coordonnateur de massif des Pyrénées, préfet coordonnateur pour le pastoralisme et l’ours.

Source : Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.