Le végétalisme associé à un déficit d’apport en protéines chez les personnes âgées
Dans cette étude, les chercheurs ont simulé la manière dont une transition vers un régime plus végétal à différents degrés (flexitarien, pescétarien, végétarien ou végétalien) pouvait affecter la disponibilité des protéines alimentaires chez les personnes âgées. Leurs résultats indiquent que, si le remplacement des sources de protéines animales par des sources végétales réduit à la fois la quantité et la qualité des protéines de façon relativement minime dans le cadre de régimes flexitarien, pescétarien ou végétarien, un régime végétalien entraîne en revanche un risque élevé de déficit d’apport protéique dans cette population.
Un régime alimentaire plus durable, comportant moins de produits d’origine animale, aurait un impact écologique moindre mais pourrait entraîner une diminution de la quantité et de la qualité des protéines. Il convient donc d’étudier l’impact de l’adoption d’une alimentation plus végétale sur l’adéquation de l’apport en protéines chez les personnes âgées, chez qui cet apport s’avère particulièrement important afin de lutter contre la sarcopénie. Pour ce faire, les chercheurs ont simulé dans cette étude la manière dont une transition vers un régime plus végétal (flexitarien, pescétarien, végétarien ou végétalien) affecte la disponibilité des protéines dans l’alimentation de cette population.
Ils ont utilisé les données de l’enquête nationale néerlandaise sur la consommation alimentaire 2019-2021 des personnes âgées vivant en communauté (n = 607). Les données sur la consommation alimentaire ont été recueillies par le biais de deux rappels alimentaires de 24 heures par participant. La disponibilité des protéines a été exprimée en tant qu’apport en protéines totales, en protéines digestibles et en protéines utilisables (sur la base du score d’acides aminés corrigé de la digestibilité). Le pourcentage inférieur aux besoins moyens estimés (BME) en protéines utilisables a été évalué à l’aide d’un BME ajusté.
Les résultats montrent que, par rapport au régime initial comportant environ 62 % d’aliments d’origine animale, l’apport en protéines utilisables était réduit d’environ 5 % dans les scénarios flexitarien, pescétarien et végétarien. Dans le scénario végétalien, en particulier, les apports en protéines totales et utilisables étaient tous deux inférieurs, entraînant une diminution de près de 50 % des protéines utilisables par rapport au régime initial. À noter que, dans ce régime initial, l’apport en protéines n’atteignait pas le BME chez 7,5 % des hommes et 11,1 % des femmes. Cette proportion augmentait légèrement dans les scénarios flexitarien, pescétarien et végétarien, tandis que 83,3 % des hommes et des femmes avaient un apport en protéines inférieur au BME dans le scénario végétalien.
Les auteurs en concluent que le remplacement des sources de protéines animales par des produits alimentaires d’origine végétale chez les personnes âgées réduit à la fois la quantité et la qualité des protéines de façon relativement minime dans les régimes riches en végétaux non végétaliens. En revanche, un régime végétalien entraîne un risque élevé de déficit d’apport protéique dans cette population.
Référence : Borkent JW, Grootswagers P, Linschooten J, Roodenburg AJC, Ocké M, de van der Schueren MAE. A vegan dietary pattern is associated with high prevalence of inadequate protein intake in older adults; a simulation study. J Nutr Health Aging. 2024 Sep 13;28(10):100361 (PDF en libre accès)
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