Les Français fâchés avec les recommandations alimentaires… sauf pour la viande (Article de synthèse)
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Viande, boissons sans alcool et produits sucrés : telles sont les trois rares catégories d’aliments pour lesquelles une majorité de Français respectent les recommandations du PNNS. Pour toutes les autres catégories, la majorité des adultes métropolitains sont hors des clous.
Les consommations alimentaires des Français sont-elles en phase avec les nouvelles recommandations du PNNS ? Rarement, selon une synthèse réalisée par Santé Publique France, qui décrit le niveau d’adéquation des consommations alimentaires des adultes de 18-54 ans vivant en France métropolitaine, à partir des données de l’étude transversale dite « Esteban » (Étude de santé sur l’Environnement, la Biosurveillance, l’Activité physique et la Nutrition) réalisée en 2014-2016. Autrement dit, dans les années 2015, les Français déclaraient des consommations souvent éloignées des recommandations alimentaires qui allaient être établies en 2019.
Majoritairement hors des clous du PNNS
D’après les données relevées en 2015, une minorité d’adultes déclarent des consommations en adéquation avec les nouvelles recommandations alimentaires et ce, pour de nombreuses catégories d’aliments : environ 4 adultes sur 10 atteignent les recommandations pour les produits complets et peu raffinés ; moins de 3 adultes sur 10 atteignent les recommandations concernant les fruits et légumes, les produits laitiers et le poisson (dont la consommation spécifique de poissons gras) ; moins de 2 adultes sur 10 atteignent les recommandations pour les fruits à coque non salés, les légumes secs, la consommation de matières grasses ajoutées riches en acide alpha-linolénique ou l’huile d’olive et le sel (en se basant sur la recommandation de l’OMS). La charcuterie n’échappe pas à la règle : seuls 36,8 % des adultes sont en-dessous du seuil recommandé (< 150 g /semaine), notamment les femmes.
Quelques rares exceptions, dont la viande
Trois exceptions viennent néanmoins confirmer la règle. Ou plutôt, trois catégories d’aliments pour lesquelles les consommations déclarées des Français sont majoritairement dans les clous du PNNS-4 : les boissons sans alcool, les produits sucrés… et la viande. Ainsi, sur ce dernier point, 68 % des adultes Français, entre 2014 et 2016, avaient des niveaux de consommation en adéquation avec la recommandation de maximum 500 g de viandes de bœuf, veau, porc, agneau, mouton, gibier, abats par semaine : chez les femmes, ce sont même les trois quarts d’entre elles (76 %) qui sont en adéquation avec ces préconisations, contre 59 % des hommes. A noter que l’âge joue en sens inverse selon le sexe : si les hommes semblent « s’assagir » avec les années (ils sont 61 % à respecter les recommandations à 40-54 ans, contre seulement 57 % à 18-39 ans), les femmes font moins attention aux recommandations avec le temps qui passe (74 % des 40-54 ans les respectent, contre 78 % des 18-39 ans).
Source : Adéquation aux nouvelles recommandations alimentaires des adultes âgés de 18 à 54 ans vivant en France – Étude Esteban 2014-2016. Volet Nutrition – Surveillance épidémiologique.
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