Les ruminants moins impactés que les monogastriques en cas d’arrêt des importations européennes de soja destiné à l’alimentation animale (Traduction)
Cet article, publié dans Nature Food, envisage les effets potentiels d’un arrêt des importations de soja destiné à l’alimentation animale au sein de l’Union européenne, selon trois scénarios.
Le secteur de l’élevage de l’Union européenne (UE) dépend du soja importé comme ressource alimentaire. Cependant, l’utilisation du soja pour l’alimentation animale entraîne une perte de macronutriments pour la consommation humaine directe, et la production de soja est associée à la déforestation. Dans cet article, les chercheurs montrent que 75 à 82 % de la production actuelle de graisses et de protéines animales de l’UE pourraient être maintenus sans importations de soja, tout en évitant une utilisation accrue des terres cultivées pour la production d’aliments pour animaux au sein de l’UE. Une réduction des exportations de soja destiné à l’alimentation animale, principalement en provenance d’Amérique du Sud, libérerait de 11 à 14 millions d’hectares en dehors de l’UE, mais les changements indirects d’affectation des terres augmenteraient la demande d’huile de palme produite en Asie du Sud-Est. Le fait d’éviter l’importation d’aliments à base de soja entraînerait une réduction de la production de porc et de volaille dans l’UE. En outre, une augmentation de la consommation d’aliments d’origine végétale serait nécessaire pour maintenir l’approvisionnement en éléments nutritifs essentiels à l’alimentation humaine. L’optimisation de la production animale pour surmonter la dépendance à l’égard des importations d’aliments à base de soja peut réduire la demande de terres cultivées dans les zones sujettes à la déforestation tout en répondant aux besoins nutritionnels des régimes alimentaires de l’UE, mais nécessitera des politiques progressives ciblant tous les aspects du système alimentaire.
Référence : Karlsson, J.O., Parodi, A., van Zanten, H.H.E. et al. Halting European Union soybean feed imports favours ruminants over pigs and poultry. Nat Food 2, 38–46 (2021). (PDF sur abonnement)
Source : Nature Food.
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