Les systèmes de culture diversifiés augmentent l’approvisionnement en azote mais pas le carbone du sol (TRADUCTION)
Les rotations plus longues et plus diversifiées de cultures fertilisées avec des effluents d’élevage présentent de nombreux avantages pour l’environnement. Cependant, contrairement à l’hypothèse la plus répandue, la séquestration du carbone n’en fait pas partie. Telles sont les conclusions d’une nouvelle étude parue dans la revue Nature Sustainability.
Les systèmes de culture diversifiés offrent une chance d’atténuer les impacts environnementaux de l’agriculture conventionnelle, mais leurs effets sur la séquestration du carbone organique du sol (COS) et la dynamique de l’azote restent débattus. Dans cette étude, les chercheurs ont intégré une expérience de terrain de 20 ans et des mesures de laboratoire à trois modèles mécanistes utilisant des isotopes stables pour examiner les stocks de COS et leur décomposition dans un système conventionnel maïs-soja, ainsi que dans deux systèmes plus diversifiés comprenant des petites céréales, des légumineuses et des apports de fumier, en plus du maïs et du soja.
Un compromis critique entre stockage de carbone et apport d’azote
Contrairement à l’hypothèse la plus répandue selon laquelle les systèmes diversifiés augmentent les stocks de COS, aucune différence de COS n’a été trouvée à 0,3 et 1,0 m de la surface des sols. Les systèmes diversifiés ont en revanche nettement augmenté les stocks d’azote minéral de la couche arable (0,3 m), sans différence à 1,0 m. Les systèmes diversifiés ont également nettement augmenté les taux de minéralisation de l’azote et la décomposition du COS plus ancien provenant des précédents apports de maïs. Les modèles ont révélé que l’augmentation de la décomposition du carbone avec des temps de résidence de plusieurs mois à plusieurs années contrebalançait les apports de carbone plus élevés mais augmentait l’approvisionnement en azote. Ces résultats mettent en évidence un compromis critique entre le stockage de carbone et l’apport d’azote dans ces systèmes diversifiés, démontrant que les principaux avantages pour le climat peuvent résulter de la diminution de l’utilisation d’engrais azotés, et non de la séquestration de COS.
Référence : Yi, B., Huang, W., Liebman, M. et al. Diversified cropping systems with limited carbon accrual but increased nitrogen supply. Nat Sustain (2025).
Pour en savoir plus : Diversified cropping systems boost nitrogen supply but not soil carbon
Source : Science Daily
À voir aussi
-
Environnement24 mars 2025
Le stress thermique a un impact significatif sur les émissions de méthane des bovins (TRADUCTION)
Cette étude montre que le stress thermique induit par le réchauffement climatique peut augmenter l'intensité des émissions de méthane entérique des bovins de 0,8 à 6,6 % selon les scénarios. Afin de contrer ce cercle vicieux, il est donc urgent d’inclure des stratégies d'atténuation du stress thermique à la gestion des troupeaux dans une démarche… -
Environnement24 mars 2025
Réchauffement climatique : 8,5 W/m² économisés grâce à l’albédo des prairies
L’albédo est la quantité de rayonnement solaire réfléchie par une surface. Peu connu du grand public, il s'impose aujourd’hui comme un levier contre le réchauffement climatique, au même titre que le stockage du carbone des prairies. Un document de l’Institut de l’élevage (Idele) résume les principaux résultats d’une étude montrant ainsi l’effet « refroidissant » de la… -
Environnement24 mars 2025
Tarification des émissions de GES en France : une approche sectorielle inégale
Une publication du Commissariat général au développement durable (CGDD) analyse la tarification effective des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France, révélant des disparités significatives entre les secteurs. Il souligne que les émissions liées à la consommation d'énergie sont tarifées plus fortement que celles d'origine non énergétique. Ainsi, l'agriculture affiche la tarification…