L’IPBES propose des pistes pour prévenir les risques de pandémie
La Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié un rapport résultant d’un atelier virtuel, rassemblant 22 experts, sur les relations entre la dégradation de la nature et l’augmentation observée des pandémies. Les auteurs y rappellent que cinq pandémies émergent chaque année, estimant par ailleurs que 540 000 à 850 000 virus non découverts, actuellement présents chez les mammifères et les oiseaux, pourraient être transmissibles à l’être humain. Ils relient l’augmentation du risque d’apparition de pandémies aux mêmes activités humaines que celles entraînant le changement climatique et la perte de biodiversité, dont l’expansion et l’intensification de l’agriculture (cause d’émergence du virus Nipah en Malaisie). Les changements d’usage des sols (production agricole, déforestation, artificialisation, exploitation des ressources naturelles, etc.) sont, de leur côté, à l’origine de 30 % des nouvelles maladies signalées depuis 1960. Partant de ce constat, les auteurs préconisent différentes actions. On peut citer, parmi celles-ci, la limitation des activités humaines entraînant une modification des paysages et une dégradation de la biodiversité, le soutien aux pratiques agricoles durables ainsi que la réduction des externalités négatives de l’agriculture conventionnelle. Il s’agit aussi de réduire les contacts entre les animaux sauvages, le bétail et les êtres humains, pour limiter la propagation des pathogènes. En lien avec cette recommandation, les auteurs émettent des réserves sur les politiques paysagères juxtaposant en mosaïque les activités agricoles et des espaces de conservation de la nature, comme les corridors et les trames vertes et bleues. En effet, dans ces espaces, les hôtes sauvages de pathogènes transmissibles à l’homme sont nombreux (chauve-souris, rongeurs et passereaux). Ils préconisent aussi, quand c’est justifié, de taxer la consommation et la production de viande, ainsi que l’élevage, et de viser spécifiquement les pratiques agricoles entraînant de la déforestation (huile de palme). Les auteurs concluent avec optimisme que ces mesures sont applicables, estimant que le coût de la prévention est 100 fois moins élevé que celui entraîné par les pandémies.
Source : Ministère de l’agriculture
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