Optimiser les apports azotés dans les rations pour agneaux de bergerie
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Dans le cadre du projet Autoprotagno, financé par FranceAgriMer et piloté par l’Institut de l’Élevage, une étude a été réalisée afin de tester les effets d’une ration contenant 15 % de matière azotée totale versus 18 % sur les performances de production d’agneaux de bergerie. Les essais confirment qu’il est possible d’utiliser un aliment complet dosant 15 % de matière azotée totale dans la mesure où il contient 100 g de protéines digestibles dans l’intestin (PDI) par kg brut. En effet, l’efficience de l’azote est équivalente à celle d’un aliment dosant 18 % de MAT et 130 g de PDI par kg brut.
Face à l’augmentation des coûts des matières premières, les fabricants d’aliments se sont adaptés au coût élevé des sources azotées et proposent des aliments dosant 15 à 16 % de Matière Azotée Totale (MAT) sur la matière brute à un prix inférieur à la gamme classique positionnée sur 17 à 18 % de MAT et correspondant aux recommandations classiquement conseillées depuis les années 1980. Des essais réalisés témoigneraient de performances comparables des agneaux mais les résultats sont restés confidentiels. Les techniciens de développement agricole se trouvent ainsi démunis d’arguments pour conseiller objectivement les éleveurs dans leur choix. Une étude a ainsi comparé deux aliments complets, l’un dosant 15 % de MAT, le second titrant 18 %. Cinq sites ont participé à sa réalisation avec deux dispositifs complémentaires mobilisés, essais comparatifs et tests de digestibilité conduits simultanément.
Une légère diminution des performances pour des rejets d’Azote réduits
Les tendances qui se dégagent au terme de cette étude sont les suivantes. La distribution de l’aliment à 15 % de MAT a entraîné une diminution des vitesses de croissance de l’ordre de 6 % sur quatre des cinq sites. En conséquence, pour des poids de carcasse équivalents, la durée de finition des animaux disposant de l’aliment 15 % a été majorée de 4 à 7 jours par rapport à l’aliment 18 % pour un allotement au sevrage.
Pour les mâles, la nature de l’aliment a eu peu d’influence sur leurs qualités de carcasse. Par contre, chez les femelles, les mesures relatives à l’état d’engraissement des carcasses confèrent une tendance à déposer plus de gras avec l’aliment 15 %. Cette majoration n’est toutefois apparente que sur les deux sites où les poids de carcasse des femelles sont élevés. Sur les cinq sites, l’utilisation de l’aliment dosant 15 % de MAT s’est traduite par une augmentation des quantités consommées par agneau en comparaison de l’aliment dosant 18 %. Cet écart s’établit à 5 kg en post sevrage.
Les mesures liées à la digestibilité de la matière sèche ne révèlent pas de différence notable entre les deux types d’aliments. Par contre, la mesure de l’azote ingéré fait état de différences notables liées à la fois à la nature de l’aliment et à la période. Au final, l’efficience d’utilisation de l’azote (azote retenu/azote ingéré) est restée peu différente au cours de la période avant le début des abattages.
Enfin, en matière de bilan environnemental, plus la valeur azotée de l’aliment est élevée, plus les rejets sont importants et notamment les rejets polluants au travers de l’azote excrété par les urines. Il apparaît donc intéressant, quitte à diminuer faiblement les performances, de nourrir les animaux avec des concentrations protéiques de l’aliment un peu inférieures aux recommandations actuelles.
Source : Idele.
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