Panorama des mobilisations associatives françaises autour du bien-être et de la protection des animaux d’élevage
Depuis une dizaine d’années, le bien-être animal est devenu un sujet de société sur la scène médiatique et dans les préoccupations des français. Par conviction pour certains ou par obligation pour d’autres, les professionnels des filières animales se sont saisis du sujet et font aujourd’hui du bien-être et de la protection des animaux d’élevage un point clé de leurs métiers. Du côté de la recherche agricole et vétérinaire, les questions de bien-être animal font l’objet de travaux d’éthologie et de neurologie depuis près de trente ans. Mais récemment, elles ont donné lieu à des « expertises collectives », conduites par l’Institut national de recherche agronomique (Inra), sur les douleurs animales (2009) et la conscience animale (2017). Puis dans le cadre du groupement d’intérêt scientifique (GIS) Élevages demain, qui réunit autour de l’Inra les différents instituts techniques liés à l’élevage et les organismes interprofessionnels, des travaux ont été entrepris afin d’identifier les sujets de controverses et leurs dynamiques. Ils sont actuellement poursuivis dans le cadre d’un programme spécifique, le CASDAR « Acceptabilité des élevages par la société en France : cartographie des controverses, mobilisations collectives et prospective » (ACCEPT 2014-17). Malgré ces travaux de recherche, l’univers des associations de protection des animaux d’élevage reste paradoxalement mal connu. Compte tenu des enjeux, le CIV a choisi d’y consacrer un de ses Cahiers qui, selon la logique de la collection, vise à faciliter la connaissance et la compréhension des sujets de société liés aux filières élevage et viande, et à permettre à toute personne intéressée de construire ou d’approfondir sa réflexion sur le thème traité. Se fondant sur le rapport de Marine SPAAK intitulé : « Mobilisations associatives et bien-être animal, l’arbre qui cache la forêt de la protection animale », le présent Cahier propose ainsi une typologie des associations françaises de protection des animaux d’élevage. Ingénieure agronome, Marine SPAAK a mené ce travail de recherche en 2014 au sein de l’unité Risques et Société de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Son étude montre que certains de nos concitoyens ont choisi de s’investir en créant ou rejoignant des associations de protection animale. Dénonçant les actes de maltraitance, prônant un élevage plus respectueux du bien-être des animaux, ou encore défendant l’abolition totale de l’ « exploitation » animale, ces associations diffèrent les unes des autres, tant par leurs argumentaires que par leurs stratégies. En France, deux courants dominent : l’abolitionnisme, qui juge immorale l’ « exploitation » des animaux par les humains, et le réformisme, qui condamne les conditions dans lesquelles l’élevage des animaux s’effectue. À ceux-ci s’ajoutent bien sûr d’autres formes de mobilisations comme les refuges pour animaux par exemple.
Article 34/37 du dossier "Le bien-être et la protection des animaux, de l'élevage à l'abattoir"
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