Pas de lien entre viande non transformée et mortalité/maladies cardiovasculaires selon une large étude prospective internationale
Une vaste étude prospective multinationale fait enfin la part des choses entre viande non transformée (viande brute) versus transformée (charcuterie et équivalent) et risque cardiovasculaire. Les résultats montrent que, si une consommation plus importante de viande transformée est associée à un risque plus élevé de mortalité et de maladies cardiovasculaires majeures, les consommations de viande rouge et de volaille non transformées n’ont en revanche aucune association significative sur ces paramètres de santé.
Les recommandations diététiques préconisent de limiter la consommation de viande rouge, car elle constitue une source d’acides gras saturés à chaîne moyenne et longue et augmenterait donc le risque de maladie cardiovasculaire (MCV). Cependant, pour les auteurs de cette étude, les preuves d’une association entre la consommation de viande rouge non transformée et les MCV sont incohérentes. Ils ont donc cherché à évaluer l’association entre, d’une part, les consommations de viande rouge non transformée, de volaille et de viande transformée, et d’autre part, la mortalité et les principales MCV.
L’étude Prospective Urban Rural Epidemiology (PURE) repose sur le suivi d’une cohorte de 134 297 individus recrutés dans 21 pays à revenu faible, moyen et élevé. L’apport alimentaire a été enregistré à l’aide de questionnaires de fréquence alimentaire validés pour chaque pays. Les principaux résultats étaient la mortalité totale et les principales maladies cardiovasculaires.
Au cours des 9,5 années de suivi de l’étude PURE, 7 789 décès et 6 976 événements cardiovasculaires ont été enregistrés. Une consommation plus élevée de viande rouge non transformée (≥ 250 g/semaine contre < 50 g/semaine) n’était pas significativement associée à la mortalité totale (HR : 0,93 ; IC 95% : 0,85, 1,02 ; P-tendance = 0,14) ou aux MCV majeures (HR : 1,01 ; IC 95% : 0,92, 1,11 ; P-tendance = 0,72). De même, aucune association n’a été observée entre la consommation de volaille et les résultats de santé. Une consommation plus élevée de viande transformée (≥ 150 g/semaine contre 0 g/semaine) était en revanche associée à un risque plus élevé de mortalité totale (HR : 1,51 ; IC à 95% : 1,08, 2,10 ; P-tendance = 0,009) et de MCV majeures (HR : 1,46 ; IC à 95% : 1,08, 1,98 ; P-tendance = 0,004).
Par cette vaste étude prospective multinationale, les auteurs concluent à l’absence d’association significative entre la consommation de viande rouge et de volaille non transformées et la mortalité ou les MCV majeures. En revanche, une consommation importante de viande transformée était statistiquement associée à un risque plus élevé de mortalité et de maladies cardiovasculaires majeures.
Référence : Romaina Iqbal, Mahshid Dehghan, Andrew Mente, et al. on behalf of the PURE study. Associations of unprocessed and processed meat intake with mortality and cardiovascular disease in 21 countries [Prospective Urban Rural Epidemiology (PURE) Study]: a prospective cohort study. The American Journal of Clinical Nutrition, 2021; nqaa448.
À voir aussi
-
Transversal6 novembre 2024
Valeurs nutritionnelles des viandes rouges
Le document Valeurs nutritionnelles des viandes rouges synthétise les valeurs nutritionnelles disponibles de tous les morceaux de viande et abats de bœuf, veau, agneau ou viande chevaline ayant été étudiés depuis 2006. Les données de viandes crues proviennent d’études en laboratoire financées par Interbev. Les données de viandes cuites ont été obtenues par calcul à… -
Santé, pathologies et prévention29 octobre 2024
Une revue de littérature prône une juste consommation d’aliments d’origine animale pour la santé humaine (Article de synthèse)
Le Pr Alice Stanton, du Royal College of Surgeons en Ireland, publie une revue de la littérature scientifique dans laquelle elle alerte une nouvelle fois sur les risques de carences en micronutriments et en protéines associés à une alimentation trop végétalisée. « Les recommandations alimentaires devraient conseiller de modérer les consommations excessives d’aliments d’origine animale, plutôt… -
Composition et apports nutritionnels29 octobre 2024
Le végétalisme associé à un déficit d’apport en protéines chez les personnes âgées
Dans cette étude, les chercheurs ont simulé la manière dont une transition vers un régime plus végétal à différents degrés (flexitarien, pescétarien, végétarien ou végétalien) pouvait affecter la disponibilité des protéines alimentaires chez les personnes âgées. Leurs résultats indiquent que, si le remplacement des sources de protéines animales par des sources végétales réduit à la…