Pas de relation entre la consommation de viande rouge non transformée et le risque de mortalité en Europe
Selon cette nouvelle méta-analyse, la consommation élevée de viandes rouges non transformées serait associée au risque de mortalité dans la population américaine mais pas dans la population européenne. Objectif de l’étude : Examiner et quantifier la relation dose-réponse entre la consommation de viandes rouges et produits dérivés (charcuteries) et le risque de mortalité toutes causes, cardiovasculaires et par cancer. Méthodologie : Mata-analyse dose-réponse d’études de cohorte prospectives. Les auteurs ont recherché les articles publiés sur le sujet jusqu’en novembre 2014. Résultats : Neuf études parmi 17 cohortes prospectives ont été inclues dans la méta-analyse et représentaient 150 328 décès. Une association non linéaire était observée entre la consommation de viandes rouges et charcuteries et le risque de mortalité toutes causes et cardiovasculaire mais pas avec celle par cancer. Concernant les charcuteries, le risque de mortalité toutes causes était augmenté de 15 % par portion supplémentaire (5 études RR=1.15 ; 1.11-1.19), celui cardiovasculaire de 15 % (6 études RR=1.15 ; 1.07-1.24) et celui par cancer de 8 % (5 études RR=1.08 ; 1.06-1.11). Des associations similaires étaient observées pour les consommations totales de viandes rouges. Concernant les viandes rouges non transformées, 5 études concernaient le risque de mortalité toutes causes et de mortalité par cancer et 6 études concernaient la mortalité cardiovasculaire. Pour la population totale, chez les plus gros mangeurs de viandes rouges non-transformées, aucune augmentation du risque n’était retrouvée pour la mortalité toutes causes (RR=1.05, IC95% : 0.93-1.19, p=0.43), la mortalité cardiovasculaire (RR=1.06, IC95% : 0.88-1.28, p=0.52) ou celle par cancer (RR=1.03, IC95% : 0.89-1.18, p=0.46). En revanche, dans la population américaine (mais pas européenne, ni asiatique), une association était retrouvée entre la consommation de viandes rouges non transformées et le risque de mortalité toutes causes (RR=1.15, IC95% : 1.12-1.19, p=0.001), cardiovasculaire (RR=1.19, IC95% : 1.13-1.26, p=0.001) et par cancer (RR=1.12, IC95% : 1.07-1.17, p=0.001). Une analyse stratifiée selon la durée du suivi des cohortes montre aussi une association entre les apports en viandes rouges non transformées et le risque de mortalité dans les études dont le suivi est supérieur à 15 ans. A noter que cette méta-analyse présente plusieurs limites : biais liés aux facteurs confondants non mesurés, aux quantités consommées qui sont imprécises (par de taille de portion, seulement des fréquences de consommations). Conclusion : La méta-analyse indique qu’une consommation élevée de viandes rouges totales et de charcuteries est associée à une augmentation du risque de mortalité toutes causes, par cancer ou cardiovasculaire. Une association entre la consommation de viandes rouges non transformées et le risque de mortalité n’était retrouvée que dans la population américaine. Pour les auteurs, ceci serait lié aux quantités plus importantes consommées par les américains et à leurs modes de cuisson favorisant la production de composés cancérigènes (barbecue). Source :Red and processed meat consumption and mortality: dose-response meta-analysis of prospective cohort studies. Wang X, Lin X, Ouyang YY, Liu J, Zhao G, Pan A, Hu FB. Public Health Nutr. 2015 Jul 6:1-13.
Article 25/59 du dossier "Viande, alimentation et cancer"
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