Personnes âgées : attention à l’impact du remplacement, même partiel, de la viande sur les apports protéiques (TRADUCTION)
Cette étude de modélisation a évalué l’impact du remplacement partiel des viandes rouges par des légumineuses ou des céréales sur les apports en protéines et en acides aminés de la population adulte finlandaise. Bien que l’apport moyen journalier en protéines reste suffisant lorsque la viande est partiellement remplacée par des légumineuses ou des céréales, l’adéquation des protéines chez les plus de 65 ans peut s’avérer problématique et mérite donc une attention particulière.
L’adoption d’une alimentation plus végétale peut susciter des inquiétudes quant à l’apport en protéines et en acides aminés, notamment indispensables. Cette étude de modélisation visait à évaluer l’impact du remplacement partiel des viandes rouges par des légumineuses ou des céréales sur les apports en protéines et en acides aminés indispensables dans la population adulte finlandaise. Les chercheurs ont utilisé les données transversales de l’enquête nationale FinDiet 2017 (deux rappels non consécutifs de 24 heures, n = 1 655, 47 % d’hommes, âgés de 18 à 74 ans). Six scénarii de remplacement ont été créés dans lesquels la quantité de viande rouge dépassait soit 70 g/jour (recommandation nutritionnelle finlandaise), soit 30 g/jour (recommandation EAT-Lancet), a été remplacée par les mêmes quantités de légumineuses, de céréales ou leur combinaison. Les différences par rapport au régime de référence ont été évaluées sur la base d’intervalles de confiance à 95 % ne se chevauchant pas.
Des diminutions des apports en protéines et en acides aminés indispensables en fonction du sexe et de l’âge
Les scénarii de remplacement ont diminué les apports en protéines et en acides aminés indispensables en fonction du sexe et de l’âge. Pour les scénarii à 70 g, des diminutions ont été observées uniquement chez les hommes âgés de 18 à 64 ans, tandis que les scénarii à 30 g entrainaient des diminutions dans les autres groupes de sexe et d’âge, à l’exception des femmes âgées de 65 à 74 ans. Sur l’ensemble des scénarii de remplacement, l’apport quotidien moyen en protéines représentait 15 à 18 % de l’apport énergétique total (% AET) (référence 17-18 % AET) ; quant aux proportions inférieures aux besoins moyens estimés (BME), dans le groupe des 18-64 ans, ils étaient de 7-10 % chez les hommes et 8-10 % chez les femmes (référence 5-7 %) et, dans le groupe des 65-74 ans, de 20-25 % chez les hommes et de 16-20 % chez les femmes (référence 14-17 %). Pour l’ensemble des acides aminés indispensables, les proportions inférieures aux BME étaient inférieures à 5 % dans le régime de référence et dans les scénarii.
Les auteurs en concluent que l’apport moyen journalier en protéines reste suffisant lorsque les viandes rouges sont partiellement remplacées par des légumineuses ou des céréales. Ils soulignent toutefois que l’adéquation des protéines dans la population âgée mérite une attention particulière et des recherches plus approfondies.
Référence : Simojoki M, Männistö S, Tapanainen H, Maukonen M, Valsta LM, Itkonen ST, Pajari AM, Kaartinen NE. The impacts of partial replacement of red and processed meat with legumes or cereals on protein and amino acid intakes: a modelling study in the Finnish adult population. Ann Med. 2023; 55(2):2281661.
Source : Annals of Medicine
À voir aussi
-
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
Une analyse des données NHANES III réfute un lien de causalité entre consommation de protéines animales et mortalité (TRADUCTION)
Une nouvelle analyse des données NHANES III portant sur près de 16 000 adultes américains suivis pendant 12 ans remet en question les allégations sur la dangerosité des protéines animales. Contrairement à certaines études antérieures qui associaient la consommation de protéines animales à une augmentation de la mortalité, cette recherche ne trouve aucun lien néfaste… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
Une méta-analyse fait le point sur l’impact de la consommation de viande rouge sur le statut en fer (TRADUCTION)
La carence en fer est un problème de santé publique mondial. Face à ce constat, la consommation de viande rouge est souvent citée comme une solution efficace. Pour vérifier cette hypothèse, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été menées, évaluant près de 5 000 études. Ces travaux ont examiné l'impact d'une… -
Composition et apports nutritionnels2 octobre 2025
La viande de bœuf élevé à l’herbe : un atout pour la santé et la qualité
L’élevage à l’herbe pourrait constituer une réponse naturelle pour optimiser la qualité de la viande rouge. Riche en oméga-3, en vitamine E, en caroténoïdes et en polyphénols, l’herbe, complétée par une gestion attentive du bien-être animal, apparaît comme une stratégie efficace pour limiter la lipoperoxydation des graisses, améliorer la qualité nutritionnelle de la viande et…