Prévenir et lutter contre la sarcopénie en consommant de la viande
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En tant que source de protéines, la viande s’avère essentielle pour les personnes âgées en proie à la sarcopénie. Une revue de la littérature parue dans Meat Science donne quelques clés pour retirer le maximum de bénéfices de cette consommation.
Avec l’augmentation de l’espérance de vie, et donc du nombre de personnes âgées, la sarcopénie est devenue un problème majeur de santé à l’échelle mondiale. La sarcopénie se caractérise en effet par une perte de masse maigre et une faiblesse musculaire associées à l’âge, entraînant un risque de chutes accru, et donc, potentiellement, des répercussions sur l’autonomie fonctionnelle et la qualité de vie. Lutter contre la sarcopénie, c’est donc permettre aux personnes âgées de mieux vieillir.
Optimiser sa consommation de viande
La nutrition, et notamment l’optimisation des apports protéiques, en association avec une activité physique adaptée, fait partie des leviers d’actions pour freiner cette altération physiologique naturelle. Dans le cadre d’une revue de la littérature parue dans Meat Science, des chercheurs australiens font le point sur les bénéfices de la consommation de viande, un aliment qui contient des acides aminés essentiels et des composés de haute qualité (vitamines B, créatine, carnitine, etc.). Un apport modéré en viande peut en effet augmenter la synthèse des protéines musculaires chez les personnes âgées. C’est pourquoi certains chercheurs recommandent la consommation de viande à hauteur de 4 à 5 portions par semaine, dont deux portions de viande rouge maigre. Cependant, les consommations excessives de viande sont aussi associées, dans les études épidémiologiques, à d’autres risques pour la santé (notamment cancer colorectal et maladies cardiovasculaires), car liées à des profils alimentaires et nutritionnels déséquilibrés.
Les auteurs de cette article recommandent les types de viandes, ainsi que les modes de préparation et de cuisson à privilégier pour en tirer le maximum de bénéfices : viandes blanches et rouges non transformées pour un apport adéquat en protéines, préparation en tranches fines plutôt qu’un steak pour une absorption plus rapide des acides aminés, etc. Et de noter qu’une supplémentation en glycine ou la consommation de produits animaux riches en glycine (comme la gélatine) pourraient également représenter des stratégies nutritionnelles simples et efficaces pour limiter la sarcopénie.
Référence : Lynch GS, Koopman R. Dietary meat and protection against sarcopenia. Meat Sc. June 13 2018. DOI: 10.1016/j.meatsci.2018.06.023.
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